Ce 8 août se tenait au Conseil de sécurité des Nations unies une réunion sur les réponses à apporter contre l'expansion du terrorisme et la menace de Daech à travers le monde, mais surtout en Afrique. En l'espace de quelques années, l'Afrique de l'Ouest est devenue l'épicentre du terrorisme mondial avec de nombreuses attaques et de vastes territoires sous le contrôle d'extrémistes violents.
Pour Vladimir Voronkov secrétaire général adjoint en charge du bureau de lutte contre le terrorisme des Nations unies, si les groupes terroristes « étendent leur influence dans les États littoraux du nord, un vaste territoire s'étendant du Mali au nord du Nigéria pourrait tomber sous leur contrôle effectif ». La présence de deux groupes affiliés au groupe État Islamique compromet selon lui la stabilité de toute l'Afrique de l'Ouest.
Les mouvements liés à Al-Qaïda ont également été évoqués comme une menace dans la région. Pour y faire face, les délégations présentes ont toutes milité pour la mise en place d'une stratégie globale pour éradiquer le terrorisme. Une stratégie qui inclurait des initiatives de développement et de lutte contre la pauvreté pour mettre fin aux recrutements dans ces groupes.
L'Algérie a déclaré par la voix de son représentant « qu'il faut permettre à l'Union africaine de mener des opérations contre le terrorisme, en allouant un financement durable, stable et suffisant » à l'organisation continentale.
La France et la Russie face à face
Cette réunion a également donné lieu à une passe d'armes entre la Russie et la France concernant le Sahel. Le représentant Russe a déclaré que « les États de la région ont, à plusieurs reprises, fourni des informations sur le financement systématique et la formation de combattant par la France ». En août 2022, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop était le premier à l'affirmer, mais les preuves dont il disait disposer n'ont jamais été dévoilées.
En réponse, la représentante française parle « d'accusations sans fondement ». Elle a ajouté dans son intervention que les solutions proposées par la fédération de Russie n'étaient pas de nature à améliorer la protection des civils au Sahel. Selon elle, « les pratiques de certaines entreprises de sécurité privée aggravent l'instabilité et nourrissent le terrorisme par leur violation des droits de l'homme. »
Un contexte tendu pour les Européens au Sahel
Concernant le Mali, les autorités ont donné 72h à l'ambassadrice de Suède pour quitter le territoire en raison de propos « hostiles » de son ministre de la Coopération internationale et du commerce. Johan Forsell a déclaré il y a deux jours : « Vous ne pouvez pas soutenir la guerre d'agression illégale de la Russie contre l'Ukraine tout en recevant chaque année plusieurs centaines de millions de couronnes d'aide au développement ». La Suède a décidé de mettre progressivement fin à son aide au développement pour le Mali.