La mission de l'ONU en Libye a appelé vendredi 9 août à « une désescalade et à éviter d'autres tensions », après des mouvements des troupes du maréchal Haftar, l'homme fort de l'est libyen, en direction d'une zone du sud-ouest du pays. La Libye demeure fortement divisée et reste contrôlée par deux gouvernements rivaux. Les forces armées affiliées au gouvernement de Tripoli, reconnu par l'ONU, mais dont le mandat est terminé depuis fin 2022, ont élevé leur niveau d'alerte dans le sud-ouest du pays, se préparant à une « éventuelle attaque » des forces dirigées par Khalifa Haftar. La situation dans cette zone demeure très tendue.
Depuis le début de cette semaine, les forces terrestres de l'armée nationale libyenne (ANL) désormais dirigées par Sadam Haftar, le fils du maréchal Khalifa Haftar, effectuent des mouvements vers le sud-ouest libyen. L'objectif officiel selon l'état-major de l'ANL est de sécuriser « des zones stratégiques » et mener une « opération globale » visant à sécuriser les frontières sud avec le déploiement de patrouilles.
Les forces militaires de Tripoli qui contrôlent le point de passage frontalier de Debdab, situé près de la ville ancienne de Ghadames et séparant la Libye de l'Algérie, ont été mises en état d'alerte maximal. Ce passage considéré comme un point stratégique est fermé depuis 2011. Il devait être ouvert depuis l'année dernière suite à un accord entre Alger et Tripoli, mais il est resté fermé en dépit de l'accord.
Les champs pétroliers au centre des enjeux
Autre zone stratégique située dans la région, le champ pétrolier Hamada. Ce gisement, identifié en 2007, devrait être opérationnel dans les prochaines semaines. Il devrait livrer au moins 8 000 barils/jour à l'issue d'une première phase des travaux de développement du site qui viennent d'être terminés.
La société nationale libyenne de pétrole a annoncé en juillet dernier la fin des travaux de pipeline devant assurer le transport de l'or noir vers le terminal pétrolier Mellita, à 250 km de distance environ.
La Libye veut améliorer sa production du pétrole avec pour objectif annoncé d'atteindre un plateau 2 millions barils par jour d'ici à deux à trois ans. Une ambition dont la concrétisation implique des avancées sur le plan des infrastructures et surtout sur le plan politique.
Le contrôle des puits de pétrole fait partie de cette lutte pour le pouvoir entre l'est et l'ouest libyen depuis plusieurs années.