Madagascar: Vers un retour en force - Romy, Lalatiana, Rinah et Baomihavotse

Elles font partie des femmes qui ont de l'influence au sommet de l'État. Mais elles ont déjà connu leur décadence sans pour autant vouloir abdiquer définitivement.

L'intervention télévisée de Romy Andrianarisoa, samedi dernier, a attiré l'attention sur le prochain projet de cette ancienne directrice de cabinet de la Présidence de la République. Elle a recouvré la liberté depuis le 24 juillet dernier après avoir purgé une partie de sa peine de 42 ans dans une prison britannique pour des faits de corruption, selon la justice britannique. Sa libération anticipée a suscité des réactions mitigées, notamment après ses récentes déclarations sur TV5 Monde.

Controverse

Samedi dernier, lors de son passage sur le plateau de la chaîne française, Romy Andrianarisoa a exprimé sa détermination à revenir en politique. Elle a affirmé se sentir toujours « légitime » pour « contribuer au développement du pays », malgré sa condamnation pour corruption. Cependant, ses déclarations selon lesquelles elle aurait été « complètement blanchie » ont rapidement attiré l'attention et la controverse. Elle est toujours condamnée, selon les autorités britanniques, contrairement à ce qu'elle a voulu tenter de faire croire.

Fragilisé

L'ambassade britannique a contredit les affirmations de l'ancienne dircab, précisant que les charges contre elle n'ont pas été abandonnées et que la condamnation reste effective. Sa libération anticipée ne signifie pas une exonération des faits pour lesquels elle a été condamnée. En effet, le retour de Romy Andrianarisoa sur la scène politique semble d'ores et déjà compromis par cette vague de critiques. Alors qu'elle espérait se repositionner comme une figure influente, son comeback apparaît désormais fragilisé par les controverses qui continuent de ternir son image.

Municipales

Rinah Rakotomanga, quant à elle, ancienne directrice de la communication à la Présidence, a récemment annoncé son intention de se présenter aux élections municipales de la capitale. Cette déclaration, faite il y a un peu plus d'un mois, marque un retour significatif pour Rinah Rakotomanga, qui avait quitté la scène politique après son limogeage en 2021. Depuis son départ de la présidence, Rinah Rakotomanga a soigneusement planifié son retour dans l'arène politique, choisissant de briguer la mairie de la capitale, une position de pouvoir stratégique. Les prochaines élections municipales, prévues pour le 11 décembre selon la commission électorale, seront une première épreuve électorale pour cette ancienne journaliste, qui s'est passionnée pour la politique dès les années Ratsiraka.

Défaite en 2015

Rinah Rakotomanga se revendique comme une partisane dévouée du président de la République, mais la question reste de savoir si sa candidature bénéficiera du soutien de son camp politique. Ce mandat à la tête de la mairie n'est pas encore acquis d'avance pour l'ancienne directrice de la communication, qui devra surmonter de nombreux défis pour convaincre les électeurs et s'assurer une victoire lors de ce scrutin au risque de revivre la cuisante défaite de Lalatiana Rakotondrazafy en 2015.

Mise à l'écart

Depuis juin dernier, Lalatiana Rakotondrazafy, ancienne ministre de la Communication, refuse de se laisser abattre par sa défaite aux élections législatives de mai dernier. Bien que cette défaite l'ait écartée des réunions stratégiques du camp présidentiel, elle reste active sur la scène politique, notamment en intervenant dans les médias, en organisant des meetings dans son village natal, et en inaugurant diverses infrastructures.

Malgré sa mise à l'écart des réunions récentes des principaux acteurs du régime, la présidente du parti Freedom ne compte pas abandonner l'arène politique. Elle conserve l'ambition de retrouver une place influente au sein de la machine « orange », un poste qu'elle occupait avant le mois de mai dernier. Sa persévérance montre sa volonté de rester une figure incontournable dans le camp présidentiel.

Freedom

Toutefois, ses absences aux différentes réunions du camp présidentiel ne semblent pas éloigner le nom de l'ancienne ministre de la Communication dans la liste des femmes susceptibles de réintégrer la sphère administrative et politique actuelle. Par ailleurs, plusieurs de ses protégés au sein du parti Freedom occupent toujours des positions clés dans le régime. Parmi eux, on trouve Fetra Rakotondrasoa, député à Miarinarivo, Fetra Rakotondrasoava, Secrétaire général du ministère de la Communication, Johary Ralaimazava, en poste au ministère de l'Enseignement technique, et Manda Ravelojaona, au ministère de l'Education nationale.

Betsileo

Baomihavotse Rahanirina, ancienne ministre et directrice de cabinet de la Présidence, est restée relativement discrète depuis son départ de la Présidence de la République. Cependant, cette retraite ne signifie pas un retrait complet de la vie publique. En tant que conseillère spéciale du président de la République, Baomihavotse Rahanirina continue de s'exprimer en public, notamment par ses interventions dans des conférences et débats organisés dans les universités.

Son engagement dans le domaine académique et son rôle de conseillère témoignent de sa volonté de rester active et connectée aux enjeux nationaux. Mais au-delà de ces activités, des bruits commencent à circuler quant à un éventuel retour de Baomihavotse Rahanirina sur la scène politique. En effet, certains cercles d'influence évoquent son nom comme l'un des profils susceptibles de renforcer la représentation du clan Betsileo dans le prochain gouvernement.

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