Ile Maurice: Allocation intérimaire pour le public et augmentation pour le privé

En attendant le réajustement salarial, le Conseil des ministres a avalisé, hier, plusieurs augmentations salariales dans le secteur public et privé. Une allocation intérimaire de 5 % sera accordée aux employés du secteur public, soit une augmentation oscillant entre Rs 500 à Rs 2 000, à compter de juillet 2024, en attendant le prochain rapport du Pay Research Bureau (PRB), prévu en 2026. Dans le secteur privé, une révision salariale concernera 197 042 travailleurs, dont 106 590 verront leur salaire augmenter par Rs 2 925 dès juillet, pour corriger les distorsions créées par cette hausse.

Les personnes travaillant dans le secteur privé et titulaires d'un diplôme toucheront un salaire minimum de Rs 23 000 alors que ceux possédant un diplôme universitaire auront un salaire minimum de Rs 25 000.

Pour ce qui est du secteur public, le ministre de la Fonction publique, Anjiv Ramdhany, a souligné que le salaire minimum, qui a été porté à Rs 16 500 depuis janvier 2024, a eu un impact sur l'ensemble des salariés, ce qui a soulevé des questions sur la relativité salariale en attendant le prochain rapport du PRB. En réponse, le gouvernement donnera une allocation intérimaire en attendant janvier 2026, date du prochain rapport du PRB.

Ainsi, une allocation intérimaire de 5 % sera appliquée sur le Master Salary Scale, soit une augmentation allant de Rs 500 à Rs 2 000, dès juillet 2024, avec deux mois d'arriérés, qui seront payés en septembre. Le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, s'est, pour sa part, attardé sur le salaire dans le secteur privé. Il a noté qu'un ouvrier d'usine, l'un des postes les moins rémunérés du secteur économique, percevait Rs 4 971 par mois en 2015.

En 2016, ce montant est passé à Rs 5 220, puis à Rs 5 420 en 2017. C'est à ce moment-là que le salaire minimum a été revu par le gouvernement avec l'introduction du National Wage Council, portant le salaire minimum à Rs 8 140. En 2020, ce montant a été porté à Rs 9 000, et en janvier 2024, il a atteint Rs 16 500, incluant la rémunération additionnelle de Rs 1 500, soit la compensation salariale.

Concernant la relativité salariale à la suite de l'augmentation du salaire minimum, le ministre du Travail a souligné qu'il y a eu une augmentation de Rs 4 925 en quelques mois. Il a fait ressortir qu'il ne s'agit pas de la première fois qu'un rapport est élaboré pour ajuster les salaires dans les différents secteurs de l'économie, soit un travail complexe car 31 ordres de rémunération sont concernés, touchant plusieurs grades et niveaux de salaires. Avec la dernière révision, il y a eu une augmentation de Rs 4 925, ce qui a créé une distorsion pour certains travailleurs, qui percevaient moins de Rs 16 500. Il a donc été décidé que tous les travailleurs du secteur privé, qu'ils soient couverts ou non par un ordre de rémunération, gagnant jusqu'à Rs 50 000, bénéficieront d'un ajustement salarial.

Ce réajustement concerne 31 ordres de rémunération, mais également les travailleurs non couverts, ce qui implique que cet exercice concernera l'ensemble des employés. La méthode utilisée pour calculer cette relativité salariale consiste à prendre le salaire de décembre 2023, d'y ajouter les Rs 4 925 représentant l'augmentation, et de soustraire le salaire perçu en janvier pour obtenir le montant représentant la relativité salariale.

Tous les travailleurs dont le salaire de base était entre Rs 20 000 et Rs 50 000 en décembre 2023 bénéficieront d'une augmentation de Rs 2 925, car ils ont déjà reçu Rs 2 000 au début de l'année en termes de compensation salariale. En tout, 197 042 travailleurs, soit 60 % de la main-d'oeuvre du secteur privé, seront concernés. Au total, 106 590 travailleurs percevant un salaire dans la tranche de Rs 20 000 à Rs 50 000 bénéficieront, à partir du 1er juillet, d'une augmentation de Rs 2 925.

Les 90 900 autres travailleurs recevront une augmentation variant entre Rs 1 760 et Rs 3 425, selon leur base de salaire. Le Conseil des ministres a également décidé de mettre en place un comité technique, chargé de rédiger un livre blanc, qui sera diffusé parmi tous les acteurs concernés afin de recueillir leurs opinions et de proposer une réforme dans la façon de calculer les salaires dans le secteur privé. Des mesures d'accompagnement seront mises en place pour soutenir les entreprises, notamment celles dans le secteur de l'exportation et les petites et moyennes entreprises, qui rencontreront des difficultés à payer ces salaires. Ces entreprises devront prendre contact avec le ministère des Finances, et, à travers la Mauritius Revenue Authority, le ministère les accompagnera dans cette démarche.

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