Un récapitulatif sur le rapport du citoyen congolais aux textes réglementaires pris pour améliorer un tant soit peu son quotidien laisse interrogateur. Nos compatriotes sont-ils si réfractaires pour s'en contrebalancer ainsi ou profitent-ils carrément de la tolérance de l'administration pour ne pas s'y référer ?
Prenons l'interdiction de la vente de l'eau dans des sachets, la fameuse « eau glacée » au conditionnement douteux proposée dans la rue. Le temps de sa vulgarisation dans les médias passé, le retour à la normale a repris ses droits et tout se passe comme si de rien n'était.
Enchaînons sur une autre mesure, toujours d'utilité publique, qui concerne le transport du pain dans des caisses en bois ou dans des sacs de farine dont l'exposition à toutes sortes de manipulations est plus que préoccupante. A longueur de journée, le va-et-vient des motos acheminant cet aliment de grande consommation dans des conditions douteuses vers les points de vente est incessant.
Touchons au port obligatoire du casque pour les conducteurs de cyclomoteur et leurs clients à bord. Beaucoup en usent désormais mais la plupart ne l'enfilent pas tandis que la surcharge prohibée est elle aussi foulée aux pieds. Certains pilotes prenant plus de deux personnes à la fois sur leur engin.
Terminons sans vraiment conclure par les nuisances sonores : un texte datant de bien longtemps a définitivement perdu de sa valeur. Dans Brazzaville, et partout dans le pays, de jour comme de nuit, bars, agrémentations religieuses ou folkloriques, réjouissances ordinaires balancent des décibels insoutenables.
Il n'est pas lieu de réduire la vie et la ville au silence, ce serait dangereux, mais la loi est la loi, et devrait, tout bien considéré, être d'application stricte. Les citoyens en sont comptables.