La justice continue de suivre son cours dans le scandale dit de la « dette cachée » au Mozambique. Il y a près de huit ans, une affaire de fraude et de blanchiment avait éclaté et plongé le pays d'Afrique australe dans une grave crise financière. Manuel Chang, 48 ans, détenu en Afrique du Sud de 2018 à 2023 à la demande des autorités américaines, avait été extradé vers les États-Unis en juillet 2023 et a été jugé durant quatre semaines devant le tribunal fédéral de Brooklyn, à New York.
Après le fils d'un ancien président et une dizaine d'autres personnes condamnés au Mozambique fin 2022, c'est au tour de l'ancien ministre des Finances du pays, Manuel Chang, d'être jugé coupable jeudi 8 août aux États-Unis.
Ce scandale avait vu des entreprises publiques du Mozambique contracter illégalement près de 2 milliards de dollars de dette à partir de 2013, pour des projets de développement de la pêche au thon, sans le dévoiler au Parlement. Une portion de cet argent avait, en fait, disparu, utilisé en pots-de-vin. Et c'est Manuel Chang qui avait, à l'époque, signé ces prêts.
Arrêté en Afrique du Sud en 2018, puis extradé aux États-Unis l'année dernière, il y était poursuivi pour s'être servi du système américain afin de détourner une partie des fonds. Reconnu coupable de fraude et complot en matière de détournement, l'ancien ministre entend faire appel, alors qu'il risque jusqu'à 20 ans de prison pour chaque infraction.
Le Mozambique a aussi récemment gagné une victoire sur le plan financier, le mois dernier, à Londres : un juge britannique a condamné le constructeur naval Privinvest à lui verser 825 millions de dollars pour avoir distribué des pots-de-vin. L'an dernier, un accord avait également été trouvé, à l'amiable, avec l'ancienne banque Credit Suisse, pour mettre fin aux poursuites judiciaires.