Ile Maurice: Salon de massage - Un entretien d'embauche vire au cauchemar

Elle était loin de se douter qu'une offre d'emploi allait gâcher sa vie. C'est sur Facebook, à travers le profil d'une certaine Emily, qu'elle a vu l'annonce concernant un poste de thérapeute disponible dans un salon de massage sis à Quatre-Bornes. Shanya (prénom d'emprunt) a alors exprimé son intérêt dans un message. Mais alors qu'elle est partie rencontrer l'employeur au Morne, elle a été violée. Le suspect, Moheshwar Souky, a été arrêté ; il a saisi la Bail and Remand Court.

En cour, l'enquêteur a objecté à sa remise en liberté conditionnelle, soutenant que le suspect pourrait s'enfuir. Il est revenu sur les circonstances de l'incident, quand la victime a rencontré son agresseur, qui lui aurait demandé de le suivre. «Le suspect lui a placé un cutter sous la gorge en la menaçant de la tuer si elle criait. Elle s'est débattue et s'est blessée aux mains. Le suspect a réussi à la retenir, l'a traînée de force, lui a ligoté les mains et les pieds, scotché la bouche et l'a violée», raconte-t-il.

Pour étayer le risque de fuite, le policier a fait ressortir que le suspect a déjà été condamné pour violation des conditions de remise en liberté. «Il a déjà été condamné pour vol et libéré sous caution, mais il n'a pas respecté les conditions et ne s'est jamais présenté au tribunal jusqu'à son arrestation. S'il n'a pas respecté les conditions dans un cas de vol, on peut conclure que dans un cas de viol, où la peine est plus lourde, il s'enfuira.» À savoir que Souky est passé aux aveux et sera confronté aux rapports médico-légaux, une fois ceux-ci reçus.

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Après avoir écouté le témoignage du policier, la magistrate Ashmi Nuckchady a estimé que la cour ne peut pas ignorer le casier judiciaire du requérant sur les 33 condamnations antérieures pour violation des conditions de liberté provisoire. «Je suis d'avis qu'il existe un véritable intérêt public à ne pas lui accorder la libération sous caution et que son maintien en détention est justifié. J'annule donc sa demande et la cour demande aux responsables de procéder rapidement pour qu'il soit traduit en justice sans retard injustifié.»

Exploitation sexuelle

Ce cas remet sur le tapis ces businesses crapuleux qui opèrent sous le couvert de pseudo salons de massage. On se souvient de ce trafic d'enfants révélé en février, menant à plusieurs arrestations, dont celle de la gérante dudit salon situé à Beau-Bassin et qui était déjà en liberté conditionnelle. Egalement arrêté : un homme de 44 ans, soupçonné d'avoir eu des relations sexuelles avec une adolescente de 14 ans, qui voulait trouver un travail pour aider sa famille. L'adolescente aurait été amenée à proposer des services sexuels dans un pensionnat à Curepipe et ensuite dans le salon en question, où la gérante l'aurait forcée à avoir des rapports intimes avec plusieurs clients du 20 février au 1er mars. La tante de l'adolescente avait découvert ses escapades, l'avait questionnée et elle avait fini par tout raconter.

Pour rappel, la question a été évoquée par le bureau du Directeur des poursuites publiques lors d'une discussion le mois dernier. Me Rashid Ahmine a ainsi annoncé la mise sur pied d'une task force sur le trafic humain, qui fera le lien entre les stakeholders et les responsables publics dans l'identification des suspects. Une unité de la police, la Human Trafficking in Persons Unit, a également été créée aux Casernes centrales et quatre officiers traitent, notamment, des cas d'enfants exploités sexuellement.

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