Burkina Faso: Contrats d'objectifs des ministres - Un taux d'exécution de 53% au 1er semestre 2024

Débuté la veille, l'exercice d'évaluation des contrats d'objectifs assignés aux chefs de département ministériels s'est poursuivi dans l'après-midi du vendredi 8 août 2024, à la Primature, à Ouagadougou, avec les ministres en charge des mines, Yacouba Zabré Gouba, de l'enseignement supérieur, Ardjima Thiombiano, en charge du commerce, Serge Poda, et des transports, Roland Somda.

D'une manière globale, l'évaluation des membres du gouvernement au premier semestre de 2024 s'est soldée par une note globale de satisfaction, mais aussi avec des orientations données aux évalués afin que les objectifs qui leur sont assignés soient atteints à la fin de l'année. Pour le ministre des Mines, des Carrières et de l'Energie, Yacouba Zabré Gouba, sur un contrat d'objectifs basé sur cinq objectifs stratégiques déclinés en 55 mesures, la performance réalisée et qui est à mettre à l'actif de l'ensemble de ses collaborateurs est satisfaisante. En effet, sur les 55 mesures, neuf ont été exécutées, à un taux de 100 %, 26 mesures entre 50 et 95 %, 12 mesures entre 30 et 50 % et huit mesures ont un taux inférieur à 30 %. Ce qui donne un taux moyen semestriel de réalisation de 61,07 %.

Et parmi les activités déjà réalisées, le ministre Gouba a cité, entre autres, la mise à niveau de 116 km des lignes électriques, la mise en service des 42 MW d'énergie solaire injectée dans le réseau national intermédiaire, la collecte de 3 tonnes d'or sur une prévision de 500 kg. Tout en rassurant que son département va mettre les bouchées double pour être au rendez-vous de l'évaluation finale de fin 2024, surtout au niveau des cibles où, les taux d'exécution restent faibles.

Au ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, le taux d'exécution des activités à la première moitié de l'année varie entre 30% et 90%, assorti d'un taux global semestriel de 39%. Selon son premier responsable, Pr Adjima Thiombiano, ce département a réalisé des taux d'exécution « bien appréciables » au niveau des activités de fonctionnement et ce n'est qu'au niveau des activités d'investissement que des « taux relativement peu appréciables » ont été principalement enregistrés et qui s'expliquent par la situation sécuritaire.

Résorber les retards académiques

A l'issue de l'exercice, a poursuivi le ministre Thiombiano, il a été convenu de mettre l'accent sur la résorption du retard académique au niveau des universités publiques. Pour y parvenir, les discussions avec les différents acteurs ont permis de convenir de sacrifier entièrement les vacances pour dispenser des cours. « Avec ce sacrifice de tous, il n'y a pas de raison qu'à l'orée d'octobre 2024, nous ne puissions pas véritablement avoir un bond assez significatif en ce qui concerne cette question de retard académique »,

a-t-il indiqué. S'agissant du ministre du Développement industriel, du Commerce, de l'Artisanat et des Petites et moyennes entreprises, Serge Poda, son contrat d'objectifs 2024 est bâti sur trois objectifs stratégiques, assortis de 11 actions prioritaires, desquelles étaient attendues 39 activités. Et sur ces 39 activités prévues, 26 ont connu des taux de réalisation de plus de 50%.

Ce qui a permis à ce département de s'en sortir avec un taux d'exécution global semestriel de 62% au 30 juin 2024. La lutte contre la fraude, la vie chère, la mise en marche d'une unité de transformation de beurre de karité, d'une unité de fabrication d'huile oléagineuse, le lancement des travaux de construction de deux grandes unités de transformation du coton à savoir IRO-TEXBURKINA et TEXFORCES-BF, la relance de la société BRAFASO avec ses premiers produits attendus en fin d'année, le lancement des travaux de construction du centre national d'appui à la transformation artisanale du coton sont, entre autres, des activités qui ont été réa-lisées au cours des six premiers mois de l'année. Sur la même période, plus de 10 000 nouvelles entreprises ont été créées au Burkina.

« Cela veut dire que les différents investisseurs nationaux et étrangers ont confiance au Burkina Faso, à notre environnement d'affaires, d'investissements. Il y a donc des mesures qui sont prises par le gouvernement pour faciliter ce climat des affaires », a fait savoir le ministre Poda.

La relance d'Air Burkina

L'évaluation des membres du gouvernement a pris fin aux environs de 23 heures avec l'ancien ministre des Transports, Roland Somda, qui est désormais à la tête du département en charge du sport et de la jeunesse suite au dernier remaniement ministériel. « Des objectifs qui m'ont été assignés, globalement, nous avons à ce jour réalisé 51% de taux d'exécution », a-t-il fait savoir. Et en matière d'activités réalisées ou en cours de l'être au niveau de ce département en charge du transport, il y a le projet de mobilité et de développement urbain dans les villes secondaires, le renouvellement du parc de taxis en cours de réflexion avec la Banque mondiale, le projet du corridor économique Lomé-Ouagadougou-Niamey sans oublier le développement des infrastructures aéroportuaires avec notamment le projet emblématique de développement de l'aéroport international de Bobo-Dioulasso qui connaît un avancement très appréciable, avec le processus de sa certification presque bouclé. Au niveau de l'aéroport international de Dossin, les travaux avancent également très bien, a-t-il indiqué.

La piste d'atterrissage des avions y est presque achevée avec la réception provisoire prévue pour bientôt, a ajouté Roland Somda. Tout en précisant que pour les travaux restants, à savoir la construction de l'aérogare et les d'autres réalisations, des discussions sont en cours avec un partenaire pour boucler les offres techniques et financières et engager les travaux. La bonne nouvelle annoncée par le ministre Somda a l'issue de son évaluation est que la compagnie Air Burkina qui n'a plus volé depuis quelques mois, faute de flotte, va retrouver les airs dans deux mois. « D'ici septembre, si le processus ne rencontre pas de blocages objectifs, la compagnie devrait pouvoir acquérir son propre avion. Et cela grâce à l'accompagnement très précieux des plus hautes autorités, en particulier du président du Faso », a-t-il rassuré.

Résultats satisfaisants dans un contexte de régulation budgétaire

Faisant le point de cette évaluation, le secrétaire général de la Primature, Abdou-Salam Gampéné, a fait savoir que l'ensemble des 20 ministres ont réalisé un taux global d'exécution de 53,24 % au premier semestre de 2024. « Etant donné que c'est une évaluation à mi-parcours, nous pouvons estimer que globalement, les résultats sont satisfaisants. De façon précise, il ressort que 17 ministres ont pu atteindre la cible qui est de tendre vers 50 % ou plus, dans la mise en oeuvre des différents contrats d'objectifs », a-t-il confié. Pour ce qui est des difficultés ayant affecté négativement l'atteinte des objectifs, M. Gampéné a mentionné principalement la régulation budgétaire qui a touché la plupart des départements ministériels.

Mais cette contrainte, a-t-il poursuivi, ne doit pas servir de prétexte pour justifier les contre-performances, car il y a nécessité d'être résilient face aux difficultés, de trouver des alternatives pour poursuivre dans la mesure du possible la mise en oeuvre des contrats d'objectifs. Cette évaluation des objectifs assignés aux ministres s'inscrit dans le cadre de la mission de coordination de l'action gouvernementale confiée au chef du gouvernement.

« Cet exercice a permis au Premier ministre de passer en revue certaines difficultés et de donner des orientations, comme il a l'habitude de le faire, en termes de poursuite des réformes et des investissements engagés, tout en ayant comme principe, la souveraineté de notre Etat dans tous les domaines et avec aussi comme leitmotiv le patriotisme », a conclu le secrétaire général de la Primature. Renvoyés à leurs missions, rendez-vous a été donné aux membres du gouvernement en janvier 2025 pour l'évaluation finale des objectifs qui leur ont été assignés pour l'année 2024.

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