La Région Médicale de Saint-Louis a abrité une formation de trois jours consacrée aux membres des unités régionales de gestion des rumeurs. Ces derniers se chargeront désormais de collecter les informations pour les traiter avant d'arriver à l'urgence sanitaire.
C'est sur initiative de la Direction régionale de la Santé de Saint-Louis en partenariat avec l'USAID, à travers son projet Breakthrough Action. Cette formation a réuni divers acteurs des secteurs de la santé, de l'environnement, des Eaux et Forêts, de l'agriculture et l'élevage autour du formulaire de la plateforme de la base de toutes les données sanitaires.
Démarrée le mardi 06 août et clôturée avant-hier, jeudi 08 août, cette formation de trois jours visait à outiller des acteurs de divers secteurs tels que la santé, l'environnement, l'agriculture, l'élevage, les Eaux et forêts sur la gestion des rumeurs. Ceci grâce au partenariat noué entre la Direction régionale de la Santé de Saint-Louis et l'USAID Breakthrough Action qui travaille beaucoup dans le cadre de la prévention et de la promotion de la santé avec également l'accompagnement du Service national de l'information basé au niveau du Ministère de la Santé et de l'Action Sociale.
« Aujourd'hui, nous avons un thème très important que nous abordons. C'est le fait de pouvoir faire une collecte d'informations dans un domaine qui n'était pas documenté au préalable, à savoir la gestion des rumeurs. Aujourd'hui, nous formons des acteurs qui sont au niveau de la région dans plusieurs secteurs pour parler du formulaire qui va être accroché sur une plateforme de la base de toutes les données sanitaires », a fait savoir Docteur Seynabou Ndiaye, Directrice régionale de la Santé (DRS) de Saint-Louis.
Ce formulaire en question est accroché pour la gestion des rumeurs. C'est-à-dire que les acteurs seront chargés de faire une collecte de cette information. « Car nous nous sommes rendus compte que lorsque nous avons des urgences sanitaires, celles-ci constituent un système de surveillance sanitaire qui nous donne l'alerte et souvent c'est parce que nous avons des cas humains ou des décès au niveau du cheptel etc.
Au lieu d'attendre d'avoir une urgence sanitaire, nous avons pensé qu'il était important déjà avec les rumeurs de commencer à faire une action de santé publique multisectorielle et pour ça, il nous faut un support de données là où nous allons collecter toute l'information, l'analyser pour aller au niveau de la communauté et commencer déjà une riposte si c'est nécessaire ou des actions en santé ou dans d'autres secteurs », a-t-elle ajouté tout en rappelant la particularité de la région de Saint-Louis où les populations ont eu à vivre beaucoup d'épidémies comme la grippe aviaire ou la fièvre hémorragique de Crimée-Congo dans le Podor. Un contexte climatologique écologique et même épidémiologique qui, selon elle, « nécessite que nous ayons des systèmes d'alerte assez précoces et la gestion des rumeurs est une composante par rapport à ce système d'alerte précoce qui peut nous permettre de prendre des actions avant qu'on arrive à l'urgence sanitaire.
Et tout ça se fait dans le cadre de la gestion des programmes de santé. » Pour le chargé de programme à l'USAID/Breakthrough Action, Mouhamed Diop, son projet appuie le gouvernement du Sénégal dans la communication sur les risques et l'engagement communautaire. C'est dans ce cadre que s'inscrit le volet de la gestion des rumeurs. « Nous avions depuis 2022 essayé de mettre en place un système de gestion des rumeurs.
Il y a eu d'abord une phase pilote qui a été réalisée au niveau de 05 districts sanitaires et lors de l'évaluation de cette phase, il a été émis des recommandations assez fortes notamment la digitalisation du système », a expliqué M. Diop. Donc, ce sont les acteurs de tous les secteurs évoluant dans l'approche One Health qui sont conviés à cette formation.