À l'approche de la fin de son mandat, le gouvernement mauricien accorde une nouvelle augmentation des salaires à l'ensemble des employés du pays. C'est la deuxième hausse en seulement six mois. Officiellement, cette mesure vise à contrer l'érosion du pouvoir d'achat. Cependant, elle résonne comme une décision populiste au grand dam du patronat.
Cette décision intervient dans un contexte de grandes manoeuvres politiques dans l'île et à la veille d'un rassemblement des partisans de l'opposition, prévu dimanche 11 août 2024. Le mandat du gouvernement prend fin en novembre 2024, et le pays devrait se rendre aux urnes à tout moment à partir de là.
De nombreuses voix ont critiqué cette deuxième augmentation salariale en six mois, la qualifiant de populiste. Pour sa part, le gouvernement la justifie comme un réajustement nécessaire face à l'inflation et à la dépréciation de la roupie. Maurice a en effet enregistré une inflation cumulée de 15,5 % au cours des deux dernières années, tandis qu'en une année, la roupie mauricienne a perdu environ 9,4 % de sa valeur par rapport au dollar américain et 7,2 % face à l'euro.
Inquiétude des patrons
La nouvelle hausse salariale concerne près de 450 000 employés, tant dans le secteur public que privé. Si la classe syndicale salue ce réajustement, les petites et moyennes entreprises, qui représentent 44 % des emplois, expriment de vives inquiétudes. La Chambre de commerce et d'industrie est préoccupée par l'ampleur de cette augmentation et de ses répercussions sur les entreprises mauriciennes. L'autre grande organisation patronale, Business Mauritius, regrette que les salaires soient devenus « un enjeu politique ».