Paul Dominique Corréa, membre de Sursaut Citoyen et par ailleurs président de présence Chrétienne valide la non-présence du chef de l'Etat au Conseil supérieur de la magistrature. Invité de l'émission Objection de Sud Fm hier, dimanche 11 août, il s'est aussi prononcé sur d'autres sujets comme l'ouverture du CSM et l'hyper-présidentialisme.
Malgré une première réunion du Conseil supérieur de la magistrature tenue sous la présidence du chef de l'Etat, Bassirou Diomaye Faye, vendredi dernier, Paul Dominique Correa, lui, croit fermement que ce sera est le dernier pour le Chef de l'Etat. De l'avis du membre de Sursaut Citoyen qui était de passage à l'émission Objection de ce dimanche 11 août, « C'est cela qui est conforme à un engagement du candidat, mais également, c'est conforme à une recommandation forte du Pacte de bonne gouvernance issue des recommandations des Assises».
Pour rappel, cette question sur la présence du président de la République, au Conseil supérieur de la magistrature, évoquée lors des Assises de la justice tenues du 28 mai au 4 juin, n'a pas fait l'objet d'une convergence de vue entre les acteurs. Mais, en dépit de ce désaccord, l'invité de l'émission Objection est revenu pour réitérer la position ferme et irréversible de son entité qu'est Sursaut Citoyen. Et M. Corréa de déclarer : « Ma conviction, c'est qu'au Conseil supérieur de la magistrature, le président de la République ne doit plus y siéger. Nous militons pour une indépendance de la justice, une indépendance de la magistrature. Ce Conseil doit trouver des mécanismes d'autorégulation en dehors de la présence du président de la République qui représente l'exécutif. »
D'ailleurs, le président de Présence Chrétienne trouve même quelque part une aberration. Pour lui, c'est un pouvoir et un autre pouvoir. Donc, préconise-t-il « On doit pouvoir trouver des mécanismes pour les autonomiser. Globalement, cela va concourir à cette indépendance et même à cette dépolitisation de l'administration, pour laquelle nous militons », a-t-il dit.
Concernant la question de l'ouverture du Conseil supérieur de la magistrature à d'autres corps, dont les recommandations des Assises nationales en ont fait cas à deux niveaux notamment, le Conseil supérieur de la magistrature et la Haute autorité de justice, le sociologue trouve que ces mécanismes pourraient aider à réguler. Mais, indiquer a-t-il, « Nous devons aller vers une forme de gouvernance ouverte. Parce que la justice étant rendue au nom du peuple, il n'y a pas de raison qu'il n'y ait pas cette ouverture-là. »
M. Correa a par ailleurs relevé le problème de la gestion des carrières qui, selon lui, concerne aussi bien les magistrats que les fonctionnaires de manière générale. D'après lui, « Aujourd'hui, l'équation à résoudre, c'est comment faire pour que les agents publics en général puissent dérouler une carrière sans interférence politicienne...», soulignant que « Cela leur permettrait de travailler en toute indépendance, en toute intégrité et de ne pas être l'objet de sanctions, de manipulations ou de jeu partisan... »
Abordant par ailleurs la question sur le déséquilibre des institutions, l'invité de Baye Oumar Gueye, a fait savoir que le président Bassirou Diomaye Faye l'a lui-même admis. A cet égard, dit-il : « On attend de lui, justement cette transformation systémique qui est annoncé dans le projet. A mon avis, ce projet rencontre parfaitement le pacte de bonne gouvernance qu'il a lui-même signé. Et dans les deux cas, nous lui demandons de mettre fin à cet hyper-présidentialisme qui est un véritable mal pour le pays, parce que concentrer autant de pouvoirs autour d'un seul homme sans aucun mécanisme de régulation ni même de justiciabilité, ça pose problème-là ».