Thiès — Le promoteur touristique Doudou Gnagna Diop, nouvellement nommé président du conseil d'administration de la Société d'aménagement de la Petite-Côte (SAPCO), préconise l'application d'un système de tutorat dans le tourisme sénégalais, pour faire bénéficier les jeunes acteurs de l'expérience des plus anciens.
"Je lance un appel pour accompagner les jeunes talents de notre pays par un système de tutorat", a dit Doudou Gnagna Diop.
Le tutorat dans le tourisme "marche en France, au Maroc, en Afrique du Sud et partout" dans le monde, a-t-il dit.
Invité samedi par le club de tourisme de l'Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT), il était venu dédicacer son nouvel ouvrage "Sénégal, l'autre tourisme", qui décline sa vision d'un tourisme rénové, intégré et durable, adossé aux cultures et au patrimoine de toute contrée du pays où il est pratiqué.
"Le tourisme est un secteur complexe qui demande beaucoup de pragmatisme et de comportements", relève le fondateur de l'Elite École hôtelière et de tourisme (EEHT), basée à Thiès.
Il invite à "faire le link entre (les) compétences au repos" de toutes ces "vaillantes personnes" qui ont travaillé dans le tourisme pendant un demi-siècle", et les "compétences émergentes'.
"Le tourisme est l'affaire de tourisme, parce qu'il concerne en général deux acteurs : un visiteur et un visité", dit Diop, qui souhaite que les pouvoirs publics fassent de ce secteur une "activité économique de relance".
"Dans tous les pays touristiques, l'industrie touristique prend une place importante dans l'économie locale", qu'il dynamise, en promouvant les produits locaux, en résorbant le chômage et en fixant les jeunes dans leur terroir, a affirmé le patron d'un réceptif hôtelier dans la zone de Nguéniène, dans le département de Mbour.
Selon lui, le tourisme fait découvrir les cultures locales et donne les moyens de préserver l'environnement, les ressources naturelles et les édifices publics.
Cela est possible grâce à de "gros budgets" qu'il génère, et que "nos Etats n'ont pas souvent".
D'où son plaidoyer pour l'instauration d'une "TVA unique", comme il en existe dans d'autres pays.
Ce qui changerait le visage actuel du tourisme sénégalais, qui est un "produit d'importation", avec des chiffres d'affaires réalisés à l'étranger.
Dans son livre, Doudou Gnagna Diop donne des conseils et propose des solutions inspirées de sa propre expérience, des obstacles qu'il a "sautés" en tant qu'acteur touristique. Il évoque des leçons tirées aussi d'un benchmarking, suite à une analyse des stratégies touristiques des pays visités.
Pour Brigitte Khardiata Tendeng, présidente du club de tourisme, ce livre "vient à point nommé", pour apporter une vision renouvelée du tourisme sénégalais.
"Depuis longtemps, au Sénégal, nous avions une mauvaise image ou une mauvaise définition du tourisme, (dont) on ne connaissait pas les enjeux", dit l'étudiante en master de management du tourisme à l'UIDT.
Pour elle, le travail de Doudou Gnagna Diop devrait permettre à la jeune génération appelée à développer le secteur, de connaître et d'explorer le potentiel touristique réel du Sénégal, mais aussi de relayer le message.
