Congo-Brazzaville: Les citoyens réprouvent la riposte publique à la Covid-19

La majorité estiment que le gouvernement n'est pas prêt à faire face à de futures urgences de santé publique.

Key findings

  • Répercussions de la pandémie de COVID-19 : o Environ un sur 20 Congolais (6%) déclarent qu'un membre de leur foyer est tombé malade de la COVID-19 ou a été testé positif au virus, tandis qu'un sur quatre Congolais (25%) déclarent qu'un membre de leur foyer a perdu son emploi, son entreprise ou sa principale source de revenus en raison de la pandémie.
  • Attitudes vis-à-vis des vaccins : o Plus de quatre adultes sur 10 (43%) déclarent avoir été vaccinés contre la COVID 19. o La plupart (44%) de ceux qui ne se sont pas vaccinés déclarent qu'il n'est « pas très probable » ou « pas du tout probable » qu'ils essaient de se faire vacciner. o Une majorité de citoyens hésitant à se faire vacciner citent les inquiétudes concernant l'innocuité des vaccins COVID-19 comme la principale raison pour laquelle ils ne se sont pas fait vacciner. o Seulement trois répondants sur 10 (30%) déclarent faire confiance au gouvernement pour garantir l'innocuité des vaccins, tandis que 38% ne lui font pas du tout confiance.
  • La riposte gouvernementale à la pandémie de COVID-19 : o Environ deux tiers (65%) des Congolais estiment que le gouvernement a mal géré la riposte à la pandémie de COVID-19. o De grandes majorités sont insatisfaites des efforts déployés par le gouvernement pour fournir une assistance aux ménages vulnérables (74%), s'assurer que les structures de santé disposent de ressources suffisantes (65%) et minimaliser les perturbations dans l'éducation des enfants (60%). o La plupart des citoyens affirment que l'aide liée à la pandémie a été distribuée de manière inéquitable (79%) et que « certaines » ou « beaucoup » des ressources destinées à la réponse à la COVID-19 ont été englouties par la corruption (84%). o En riposte à une urgence de santé publique telle qu'une pandémie, plus de la moitié des Congolais considèrent légitime de reporter les élections (55%) et de recourir à la police ou à l'armée pour faire respecter les mesures de santé publique (55%). Mais 70% s'opposent à la censure des médias pendant une telle crise.
  • Perspectives d'avenir : o Plus de deux tiers (68%) des Congolais pensent que le gouvernement n'est pas prêt à faire face à de futures urgences de santé publique. o Mais seulement 45% disent que le gouvernement devrait investir davantage pour se préparer à une telle crise si cela implique une diminution des ressources disponibles pour d'autres services de santé.
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Le Congo-Brazzaville a confirmé son premier cas de COVID-19 le 14 mars 2020, un homme de 50 ans qui arrivait de Paris (Ross, 2020). A terme, la pandémie entraînera 25.227 infections et 389 décès dans le pays, dont celui du candidat à la présidence Guy Brice Parfait Kolélas en mars 2021 (Organisation Mondiale de la Santé, 2024 ; Okamba, 2021).

La pandémie a par ailleurs eu des répercussions sociales et économiques considérables. La Banque Mondiale (2021) a estimé que le taux de pauvreté avait crû de 4 points de pourcentage en 2020, plaçant 290.000 nouveaux citoyens dans une situation d'extrême pauvreté. Les mesures de fermeture des frontières, de restriction des mouvements et de couvre-feu ont entravé les déplacements de la population en 2020-2021, et les critiques affirment que le gouvernement s'est servi de la COVID-19 pour justifier la restriction des activités de campagne à l'approche des élections de 2021 (Freedom House, 2022 ; Fondation Bertelsmann, 2024).

Les autorités sanitaires ont distribué plus de 800.000 doses de vaccins, et 12,1% de la population a reçu au moins une dose (Johns Hopkins University, 2023).

Cette dépêche fait état d'un module d'enquête spécial inclus dans le questionnaire de l'enquête Afrobarometer du Round 9 pour explorer les expériences et les perceptions liées à la pandémie des citoyens au Congo-Brazzaville.

Les résultats de l'enquête indiquent qu'un sur quatre ménages congolais ont perdu leur principale source de revenus du fait de la pandémie. Si une proportion similaire a reçu du gouvernement une aide liée à la pandémie, la plupart des citoyens ne sont pas satisfaits des efforts déployés par le gouvernement pour fournir une assistance, affirment que l'aide a été distribuée de manière inéquitable et pensent que les ressources destinées à faire face à l'impact de la pandémie ont été englouties par la corruption.

Dans l'ensemble, les majorités critiquent la gestion par le gouvernement de la réponse à la pandémie de COVID-19 et pensent qu'il n'est pas préparé à faire face aux futures urgences de santé publique. Seule une minorité de citoyens font confiance à leur gouvernement pour garantir la sûreté des vaccins contre la COVID-19.

Bien que les Congolais expriment leur volonté de laisser la police ou l'armée appliquer les mandats de santé publique en cas de pandémie, la plupart s'opposent à la censure des reportages médiatiques en cas d'urgence de santé publique.

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