Le 9 août de chaque année est célébrée la Journée internationale des droits des peuples autochtones. A cette occasion, la population autochtone de Bambana, dans le département de la Lékoumou, a célébré cette journée à travers la vulgarisation de la loi n° 5-2011 du 25 février 2011.
L'événement a réuni les autorités administratives et de la force publique ainsi que les sages de la localité. L'occasion pour le peuple autochtone de Bambama de vulgariser la loi n° 5-2011 du 25 février 2011, essentielle pour la promotion et la protection de leurs droits. A cet effet, le commissaire de police de Bambama a assuré la communauté autochtone du soutien indéfectible des forces de l'ordre à garantir le respect de ses droits.
« Vous bénéficiez des mêmes droits que tous les citoyens. Vous pouvez compter sur nous pour veiller à ce que tous vos droits soient respectés », a-t-il déclaré, tout en soulignant l'engagement des autorités locales.
En dépit des assurances du commissaire de police de Bambama, la communauté autochtone n'a pas manqué d'exprimer sa frustration face à la non-application de la loi. C'est le cas de Blaise Ngono, un jeune lycéen autochtone de Lefoutou, qui a déclaré. « Nous, peuples autochtones, ne sommes pas protégés tel qu'il se doit. Voyez-vous, même les éléphants, qui ne savent pas qu'il y a une loi qui les protège, sont mieux protégés que nous, les autochtones. Ce n'est pas normal », s'est-il plaint.
Ses propos ont mis clairement en lumière le problème persistant de l'absence de mise en oeuvre de la législation. Outre cela, Blaise Ngono a également souligné que deux jeunes autochtones de Bambama, ayant terminé leur formation à l'École nationale des eaux et forêts, n'ont toujours pas été intégrés dans la fonction publique, décourageant ainsi les jeunes générations à poursuivre leurs études.
Sagesse Bambama, députée junior, a ajouté que les autochtones ont besoin d'apprendre des métiers et d'accéder à l'emploi. « Vivre de la chasse, de la cueillette et de la pêche n'est pas chose facile, je vous assure. N'écoutez surtout pas ceux qui disent que les autochtones se sentent mieux dans la forêt. Sachez juste que si nous le faisons, c'est parce que nous n'avons pas d'autre choix. Aidez-nous aussi à sortir de cette situation précaire », a-t-elle déclaré.
Admise au baccalauréat, Sagesse Bambama a mentionné qu'elle ira bientôt à Brazzaville pour poursuivre son cycle universitaire mais il se trouve qu'il va se poser un problème de logement et de nutrition. Elle compte sur l'assistance de l'organisation non gouvernementale (ONG) Espace Opoko qui cherche encore des solutions. Une manière aussi d'interpeller les institutions nationales et internationales qui plaident ou soutiennent les initiatives du genre d'accompagner ONG Espace Opoko, qui depuis une dizaine d'années, se bat pour la scolarisation des jeunes autochtones du primaire à l'université, dans divers domaines. Un appui multiforme à cette ONG lui permettra de faire davantage, soulignent souvent ses responsables.
Notons que les échanges entre les forces de l'ordre, l'ONG Espace Opoko, la population autochtone et les Bantus ont été suivis de jeux pour les enfants et d'une soirée animée par des artistes venus des districts de Komono et de Zanaga. Cette célébration a mis en lumière l'urgence pour le gouvernement de s'assurer que la loi n° 5-2011 soit pleinement appliquée.
Il est impératif que les autorités prennent des mesures concrètes pour intégrer les jeunes autochtones formés dans la fonction publique et garantir que leurs droits soient respectés au même titre que ceux de tous les citoyens. Les promesses ne suffisent plus, il est temps d'agir pour que la population autochtone bénéficie réellement de la protection et de la promotion de ses droits.