Le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a présenté le 12 août aux députés et sénateurs, au cours du débat d'orientation budgétaire, le cadre budgétaire à moyen terme (CBMT) 2025-2027 et des dépenses à moyen terme, accompagnés du rapport sur la situation macroéconomique et de celui sur l'exécution du budget de l'exercice en cours.
Le chef du gouvernement a rappelé, dans sa présentation, que la politique budgétaire de la période 2025-2027 s'inscrit dans la poursuite des objectifs du cadrage budgétaire à moyen terme 2024-2026 dont le but est, entre autres, de maximiser la mobilisation des ressources fiscales et de services ; d'optimiser la mobilisation des ressources naturelles ; d'améliorer la mobilisation des produits de participations ; de soutenir les couches vulnérables ; de stimuler la croissance économique. Il s'agit également de réduire le niveau de la dette publique ; de renforcer la résilience de l'économie nationale face aux chocs ; d'assurer la veille des risques budgétaires ; d'améliorer le climat des affaires.
Présentant les perspectives économiques et les principaux indicateurs macroéconomiques, le Premier ministre a annoncé que la croissance économique s'établit, pendant la période 2025-2027, en moyenne annuelle à 3,6%. Selon lui, l'atteinte de ces objectifs nécessite la mise en oeuvre des mesures dont les indications se présentent ainsi qu'il suit : en matière de recettes, l'augmentation des recettes domestiques demeure une priorité face au renchérissement des emprunts ou des contraintes d'accès aux financements.
« A cet effet, le gouvernement entend moderniser le dispositif de collecte fiscale ; faire scrupuleusement respecter la circulaire du 6 octobre 2023 relative à l'interdiction des exonérations exceptionnelles ; généraliser l'imposition de la TVA, y compris dans le secteur de l'amont pétrolier ; revisiter certains contrats non avantageux pour l'Etat ; bancariser le paiement de toutes les indemnités ; instaurer une taxe d'assainissement ainsi qu'un prélèvement de 10% sur toutes les indemnités excédant 500 000 FCFA et tout autre sursalaire au-delà de ce montant... », a souligné Anatole Collinet Makosso.
En matière de dépenses, l'orientation principale portera, a poursuivi le chef de l'exécutif, sur la maîtrise des charges de fonctionnement des services publics en vue de dégager des marges nécessaires pour le financement des dépenses des investissements, d'une part, et de limiter le plus possible les répercussions négatives au rééquilibrage budgétaire sur les populations et leurs moyens de subsistance, d'autre part.
« En matière de dette, il ne s'agira pas seulement de poursuivre le renforcement du cadre de gestion de la dette et d'améliorer la transparence, mais également de rechercher davantage des financements sous forme de dons et prêts conventionnaires. Ces mesures visent l'amélioration d'une croissance économique et durable à partir de certaines hypothèses », a-t-il martelé.
En effet, d'après les prévisions, le secteur hors pétrole devrait bien se comporter sur cette période. « La croissance hors pétrole se raffermirait et ressortirait à 3,8% en 2025, à 4, 1% en 2026 pour s'établir à 4,4% en 2027. La croissance de ce secteur serait portée, entre autres, par la redynamisation des activités des secteurs primaires hors pétrole, secondaire et tertiaire », souligne le rapport de l'Assemblée nationale.