Il passe de la primature à la haute chambre du Parlement en République démocratie du Congo. Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, 47 ans, est le nouveau président du Sénat. Il a été élu hier, lundi, à l'issue d'un vote plusieurs fois reporté par manque de consensus au sein de l'Union sacrée, la majorité au pouvoir. Originaire de la région du Katanga, dans le sud-est du pays, l'ancien Premier ministre devient le suppléant constitutionnel du président Félix Tshisekedi.
Sa victoire était incertaine avant le début de la plénière jusqu'à ce qu'Idriss Mangala, le candidat du parti présidentiel de la RDC se désiste. « Je ne pouvais que m'effacer en faveur de celui à qui notre haute autorité a jeté son dévolu. Je cite Sama Lukonde Kyenge ».
Le nonagénaire Jonas Mukamba est resté en lice, mais n'a recueilli que 9 voix sur 96 votants.
Sama Lukonde n'a pas tari d'hommages. « Mon action dans la gestion de notre chambre repose sur un plan visant à mettre en place un Sénat efficace, moderne et accessible. Le Sénat devra jouer son rôle d'élaboration, d'analyse et d'adoption des textes des lois. Il devra exercer en toute indépendance le contrôle sur le gouvernement, les institutions d'appui à la démocratie, les entreprises publiques, les établissements publics et services publics. »
À la surprise générale, le poste de rapporteur adjoint réservé à l'opposition a été gagné par Jean-Claude Baende contesté dans l'opposition. Il l'a remporté face à Salomon Idi Kalonda, le bras droit de Moïse Katumbi.
Dans cette équipe, on trouve également Modeste Bahati, le président sortant du Sénat qui ne se gêne guère de son poste de deuxième vice-président obtenu à l'issue du vote. Si le parti présidentiel a cédé son poste à un allié à la tête du Sénat, il a gardé la première vice-présidence et le poste clé de questeur pour gérer les finances.