Madagascar: Développement Rural - L'agriculture et l'élevage peu mécanisés

Le manque de matériel et le coût élevé des intrants affectent gravement les secteurs de l'agriculture et de l'élevage. En raison de contraintes financières, les paysans et producteurs ne peuvent pas mécaniser leur production.

Il reste encore beaucoup à faire pour moderniser le secteur agricole de la Grande Île. Les agriculteurs et éleveurs, particulièrement touchés, doivent faire face au défi de la mécanisation de leurs activités. Ce problème est aggravé par le manque de formation sur les nouvelles techniques agricoles, créant un obstacle au développement du secteur.

« Nous ne pouvons pas nous payer des machines modernes. Même si nous le voulons, les prix, qui peuvent aller d'un à trois millions d'ariary pour une petite pompe, alors que le prix des intrants est déjà inaccessible. Nous sommes conscients pourtant que la mécanisation de nos activités peut, sur le long terme, augmenter notre production», confie un agriculteur de Mahitsy.

À Antananarivo et dans ses environs, l'exploitation agricole se fait encore à la bêche et avec la charrue à boeufs, une méthode assez rudimentaire qui s'avère efficace seulement pour une agriculture de subsistance. Ce constat est également partagé par la Chambre d'Agriculture de Madagascar. Le « Tranoben'ny Tantsaha », présent à la Foire internationale de l'économie rurale (Fier Mada) la semaine dernière, a expliqué que les principaux défis rencontrés concernent le matériel, les techniques agricoles et le soutien aux paysans pour trouver des débouchés.

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« La plupart des agriculteurs ne disposent pas encore de moyens pour mécaniser leurs activités, alors que les rendements pourraient être intéressants en utilisant les machines modernes, ainsi qu'en enseignant aux paysans des techniques nouvelles, qui sont adaptées aux réalités actuelles », confie une responsable au stand où sont exposés les produits des membres de cette chambre.

Avantageux

Les machines offrent pourtant des ratios coûts-production très avantageux.

« Ces machines ont des moteurs qui consomment très peu de carburant, avec une consommation d'essence de seulement 0,6 litre par heure. Sur le long terme, les coûts de production sont nettement inférieurs au prix d'achat des intrants. En effet, produire ses propres intrants engendre des coûts », explique un commercial dans une boutique spécialisée en matériel technologique pour l'agriculture. Ce constat s'applique également au secteur de l'élevage.

Selon les dernières données disponibles, inscrites dans la « Stratégie nationale de la mécanisation de la filière Riz», près de 33 % des exploitations agricoles à Madagascar utilisent des charrues à boeufs et 28,8 % une herse à boeufs. Bêches, pelles, charrues, herses, sarcleuses et charrettes restent les équipements les plus courants. En ce qui concerne la vente de tracteurs, il est capital de renverser la tendance : 350 tracteurs de 60 à 80 CV étaient vendus annuellement dans les années 1970, contre à peine 100 tracteurs par an au cours des dernières années.

Le secteur agricole, qui comprend l'agriculture, l'élevage et la pêche, emploie environ 85 % de la population rurale dans le pays et contribue à hauteur de 26 % du PIB. C'est dire que la main-d'oeuvre est loin d'être négligeable. À elle seule, la riziculture compte 1,3 million d'hectares de superficie et concerne plus de deux millions de ménages ruraux.

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