Une manifestation pacifique hebdomadaire est sur le point de secouer la ville de Sangmélima, au Cameroun. Prévue tous les jeudis à partir du 12 août 2024, cette mobilisation vise à exiger des éclaircissements sur le sort de Steeve Akam, plus connu sous le nom de Ramon Cotta. L'initiative, lancée par Weubassi Pierre Raould, un citoyen se présentant comme "ancien otage politique", met en lumière les circonstances troublantes de l'arrestation d'Akam au Gabon et son transfert subséquent aux autorités camerounaises.
L'affaire Ramon Cotta a pris une ampleur considérable ces dernières semaines, alimentée par le silence des autorités et la diffusion de vidéos inquiétantes sur les réseaux sociaux. Ces images, montrant Akam dans un état de détresse apparent, ont suscité une vive émotion au sein de la communauté et soulevé des questions sur les conditions de sa détention et le respect de ses droits fondamentaux.
La marche pacifique, déclarée conformément à la loi de 1990 sur les manifestations publiques, suivra un itinéraire soigneusement planifié. Partant de la Sous-préfecture de Sangmélima, les manifestants traverseront le centre-ville pour terminer leur parcours à l'Esplanade de la préfecture. Cette action citoyenne sera encadrée par les Forces de Maintien de l'Ordre, garantissant ainsi son caractère pacifique et ordonné.
L'objectif principal de cette mobilisation est clair : "exiger du gouvernement camerounais qu'il fournisse des informations sur les conditions de détention de M. Akam et qu'il garantisse ses droits à un procès juste et équitable", comme l'affirme Weubassi Pierre Raould. Cette demande de transparence reflète une préoccupation croissante quant au respect des droits de l'homme et à l'équité du système judiciaire au Cameroun.
La décision d'organiser des manifestations hebdomadaires témoigne de la détermination des organisateurs et de la communauté locale à maintenir la pression sur les autorités. Cette stratégie vise à inscrire la cause de Ramon Cotta dans la durée, refusant de laisser l'affaire sombrer dans l'oubli médiatique et politique.
L'appel à la participation lancé par les organisateurs s'adresse à l'ensemble de la communauté de Sangmélima et au-delà. Ils espèrent que cette mobilisation massive "fera entendre sa voix et exigera justice pour Steeve Akam". Cette initiative citoyenne pourrait bien marquer un tournant dans la manière dont la société civile camerounaise s'engage pour la défense des droits individuels et la transparence gouvernementale.
L'affaire Ramon Cotta soulève des questions plus larges sur les pratiques d'arrestation et d'extradition entre pays africains, ainsi que sur le traitement des détenus politiques au Cameroun. Elle met également en lumière le rôle croissant des réseaux sociaux et de la mobilisation citoyenne dans la défense des droits de l'homme sur le continent.
Alors que la première manifestation approche, tous les yeux sont tournés vers Sangmélima. La réponse des autorités à cette mobilisation pacifique sera scrutée de près, tant par la communauté locale que par les observateurs internationaux. L'issue de cette affaire pourrait avoir des répercussions significatives sur la perception de la justice et de la gouvernance au Cameroun.
Dans un contexte régional marqué par des tensions politiques et sociales, l'affaire Ramon Cotta et les manifestations qui en découlent pourraient bien devenir un symbole de la lutte pour la transparence et la justice au Cameroun.