Sagatta Djoloff (Linguère) — Des habitants de la commune de Sagatta Djoloff ont organisé lundi, un sit-in pour exprimer leur rejet de toute idée de confier la gestion de leur forage à la Société des eaux rurales (SDER).
"À l'unanimité, nous refusons de confier la gestion de notre forage à une société inconnue", a ajouté Dièye.
Les habitants de Sagatta Djoloff s'étaient récemment opposés à une passation de service entre le comité de gestion de leur forage et des agents de la SDER, dans le cadre de la réforme confiant la gestion des infrastructures hydrauliques rurales à des privés.
"Le forage de Sagatta Djoloff, inauguré en 1981 par l'ancien président Abdou Diouf, est géré de manière transparente par notre comité de gestion", soutient Abdou Dièye. Si bien que, selon lui, le comité n'a "jamais eu de difficultés" pour couvrir ses dépenses de fonctionnement, d'électricité, de maintenance, ni pour l'achat de pompe, en cas de panne.
Les protestataires, arborant des brassards rouges, étaient dirigés par l'imam Elhadj Daouda Ndiaye et Moustapha Ndao, un directeur d'école à la retraite.
M. Dièye signale que "les protestations ne se limitent pas à Sagatta Djoloff", puisque "les populations des communes environnantes, telles que Doundodji, Nguinth, Loumba et Thiamène, ont également organisé des marches et des sit-in, pour exprimer leur opposition à la SDER, filiale de la Société des eaux du Sénégal".
"Les habitants de 17 communes de Linguère refusent catégoriquement de confier la gestion de leurs forages à cette société", a-t-il d'ailleurs affirmé.
"Les habitants craignent une hausse des tarifs de l'eau, qui mettrait en danger leurs activités génératrices de revenus, notamment pour les jeunes et les femmes exploitant les périmètres maraîchers", a-t-il fait savoir.
"Le tarif du mètre cube va augmenter, menaçant ainsi nos moyens de subsistance", a alerté Awa Niang, porte-parole des femmes de Sagatta Djoloff.
Malgré les efforts des autorités locales pour informer et sensibiliser la population sur la réforme conduite par l'Office des forages ruraux (OFOR), la contestation persiste dans la région.