La reprise de l'économie congolaise se poursuit avec un taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) estimé à 3,5% cette année, contre 1,9% en 2023. Le Congo peut miser sur la performance du secteur pétrolier mais la situation reste volatile, prévient la Banque mondiale (BM).
La courbe de la croissance positive progresse principalement grâce aux activités pétrolières en hausse de 4.2%, ainsi qu'au secteur hors pétrole (+3.5%). Cependant, cette reprise demeure fragile principalement en raison de l'instabilité de la production pétrolière, ont insisté, le 13 août, les experts de la BM lors de la présentation du onzième rapport de suivi de la situation économique et financière de la République du Congo, dont le thème s'intitule « Concevoir des instruments fiscaux efficaces pour une foresterie et une croissance économique durables ».
Les experts ont souligné la pression inflationniste qui reste élevée à 4,3% l'an dernier. La flambée des prix des produits de première nécessité s'est accentuée, d'après Vincent Tsoungui Belinga, l'un des auteurs du rapport, suite au retrait des subventions au carburant et celles du secteur des transports. Le cocktail inflation, hausse de la dette, fragilité économique a eu des répercussions sur le pouvoir d'achat de la population. L'insécurité alimentaire grave touche désormais 59 % de la population, a détaillé cet expert, alors que la pauvreté généralisée persiste avec près d'un Congolais sur deux vivant avec moins de 2,15 dollars par jour.
L'institution de Bretton Woods a proposé quelques pistes de solutions pour permettre au pays de pouvoir remonter la pente. « Le rapport préconise des mesures à mettre en oeuvre à court terme pour sortir la République du Congo de sa situation de surendettement qui reste un défi majeur pour le pays. Des mesures à long terme sont également à implémenter pour accélérer le développement du capital humain et renforcer la gouvernance ainsi que les institutions, afin de diversifier l'économie et soutenir la croissance », a insisté Louise Pierrette Mvono, la représentante résidente de la BM au Congo.
Le secteur forestier est considéré comme le plus prometteur afin de consolider la croissance et le développement durable. Avec un taux de déforestation jugé faible et stable, le Congo a entrepris d'importantes réformes de la politique forestière pour renforcer la durabilité, notamment un nouveau code forestier promulgué en 2020. Les autorités sont appelées à adapter le cadre fiscal du secteur forestier à son évolution actuelle.
Le Congo peut expérimenter des instruments de recettes fiscales intelligents face au climat. Ces nouveaux moyens fiscaux couvrent, a expliqué l'expert Chris Bermert Katindi Milindi, les taux d'imposition sur la durabilité des méthodes de production du bois, telles que le système de « bonus-malus ».