On ne sait pas trop si les visites que rendent des policiers à Vishal Shibchurn à la prison de La Bastille concernent les allégations faites par celui-ci dans son affidavit ou alors, qu'elles font suite aux allégations proférées par Yogida Sawmynaden et Basoo Seetaram contre l'ancien pompier qu'ils accusent d'avoir juré un faux affidavit. En tout cas, selon les informations que nous avons recueillies, l'enquête ne semble pas aborder le contenu de l'affidavit de l'ancien pompier. Nous apprenons ainsi que lors d'une déposition, le nom de l'ex-ministre Yogida Sawmynaden n'a pas été noté par l'enquêteur. Ce qui a valu, toujours selon nos sources, une protestation de la part de Vishal Shibchurn. Ce dernier aurait exigé, dans la foulée, qu'il signe désormais chaque ligne de sa déclaration.
Nous avons obtenu d'autres renseignements concernant le policier, qui avait eu accès au détenu, muni d'un téléphone portable. Celui-ci aurait composé un numéro et aurait ensuite passé le téléphone au détenu mais il n'y avait personne à l'autre bout du fil. L'appel manqué concernerait une des personnes citées dans l'affidavit, selon ce qui a été vu par Vishal Shibchurn sur l'écran du téléphone. Le détenu aurait alors rédigé et adressé une lettre au commissaire des prisons pour relater cet incident. Son avocat, Me Pravesh Nuckcheddy, compte envoyer, lui aussi, une lettre en ce sens au même destinataire.
Un avocat, qui nous a contactés par rapport à cette affaire, n'est pas certain que la police accordera l'attention voulue au contenu de l'affidavit. «Comment voulez-vous qu'elle le fasse puisque son patron, le Premier ministre et ministre de l'Intérieur, a qualifié ledit affidavit de tissue of lies au Parlement ?» En revanche, ajoute notre interlocuteur, ce sont les allégations de parjure faites contre Shibchurn qui retiendront toute l'attention et les ressources de la police.
C'est pour cette raison qu'il pense que l'enquête sur les révélations de l'affidavit ayant trait à la mort de Soopramanien Kistnen n'ira nulle part. «La police n'a pas suivi les instructions de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath ni celles du bureau du DPP. Comment voulez-vous qu'elle suive la piste indiquée par Vishal Shibchurn !»
On apprend, par la même occasion, qu'une des personnes citées dans l'affidavit a disparu de la circulation. On ne sait même pas si la police a essayé de l'interroger, ainsi que les autres personnes citées. De son côté, la famille de Shibchurn, est de plus en plus inquiète sur le sort du détenu. Elle craint qu'à défaut de décrédibiliser l'auteur de l'affidavit, autre chose ne soit tentée contre lui.