En se remémorant son titre de champion du monde de canne de combat en fauteuil, obtenu en juillet, à Pragues, Mathieu Visenjoue en est encore très ému. Comme ce sport fait partie des disciplines associées à la Fédération mauricienne de boxe française savate, le Mauricien est devenu le 3e athlète de cette fédération à décrocher un titre mondial après Mario Bienvenu (2002) et Geraldo Thomasso (2005-2006). Sa performance en Tchéquie lui a valu d'être désigné meilleur athlète du mois de juillet de l'express.
La canne de combat n'est pas très connue à Maurice. Très peu savent que cette discipline d'origine française est un sport dans lequel un des participants doit toucher l'autre (avec une canne en bois conique et contondant où seul le côté de l'arme est utilisé et non la pointe) sans se faire toucher à son tour dans l'aire de combat. Historiquement, ce sport est lié à la savate ainsi qu'à l'utilisation de la canne comme moyen de défense par les bourgeois au 19e siècle. Certains recouraient à la boxe française ou anglaise (avec des techniques de bras et de pieds), mais se servaient aussi de la canne à pommeaux pour des coups à plus grande distance. Voilà pour la petite histoire. Pour celle avec un grand H, retenons que Mathieu Visenjoue est monté sur la plus haute marche du podium en canne de combat en fauteuil roulant lors du week-end du 20-21 juillet à Prague. En Tchéquie, il a également décroché deux médailles de bronze. La première aux Mondiaux en équipes mixtes avec la Finlandaise Anna Maekinen et Thomas Dardour, son entraîneur. La seconde à la Coupe du monde masculine des clubs.
A 20 ans, l'étudiant en 2e année de Droit à la Middlesex University (Mauritius), ne s'attendait pas à sa performance à l'étranger et de la reconnaissance dont il allait faire l'objet à son retour au pays. «Pour une première performance mondiale, obtenir trois médailles (dont une en or) a été un sacré challenge pour moi. Je reste ému, même trois semaines après cet événement. C'est une émotion qu'il m'est difficile de décrire. On m'arrête souvent dans la rue pour me demander si c'est bien moi qu'ils ont vu dans les journaux ou autres médias. D'habitude je marche tranquillement dans la rue. Mais là, des gens qui ne me connaissent pas se sont arrêtés pour me prendre en photo avec eux», confie Mathieu Visenjoue. Pour rappel, celui-ci a appris les techniques de base de la canne de combat lorsqu'il n'avait que 7-8 ans avec son père Kersley. Après 13 ans de pratique, il est bien devenu champion du monde.
Cela dit, le meilleur athlète du mois de juillet de l'express ne compte pas s'endormir sur ses lauriers. En 2025, il compte se rendre aux Titis parisiens, compétition Open où licenciés et non licenciés peuvent participer. «Ce sera le plus gros déplacement que nous sommes en train de planifier. A Paris, tous les participants s'affronteront tour à-tour et ce sera une grande expérience. Nous sommes aussi en liaison avec un club réunionnais, au Port. Nous ferons des échanges. Quand tout sera fixé, nous ferons deux compétitions dans l'année, une où nous inviterons les Réunionnais et une autre où ils nous inviteront dans leur île», indique-t-il.
En juillet, Mathieu Visenjoue a remporté trois médailles dont une en or aux Mondiaux de canne de combat à Prague.
Au train où vont les choses, nul doute que la canne de combat attirera de plus en plus de monde. «Des amis qui ne savaient pas que je pratiquais ce sport se montrent de plus en plus intéressés à en faire. Certains voudraient même rejoindre mon club (NdlR : Northern Warriors à Terre-Rouge)», précise le canniste.