Après les oeufs, le poulet ? Que se passe-til ? C'est la question que se posent des marchands opérant dans la capitale. Selon ceux que nous avons rencontrés hier, ils font face à une pénurie de volaille. Un problème, disent-ils, qui affecte leur activité au quotidien.
Nombre de ces commerçants se retrouvent dans l'incapacité de travailler, tandis que leurs clients peinent à trouver cet aliment de base dans leurs assiettes. Pour les marchands, la situation est critique. Plusieurs d'entre eux, interrogés sur place, ont exprimé leur frustration et leur désarroi face à cette rareté soudaine. Certains craignent que la pénurie ne soit le résultat d'une manoeuvre délibérée, de certains, selon eux, qui auraient constitué des stocks de poulet dans le but de les revendre plus cher à une date ultérieure. «C'est incompréhensible, d'un jour à l'autre, il n'y a plus de poulet. Comment allons-nous faire ? On ne peut pas travailler sans produits à vendre», déplore Salim, qui envisage de fermer temporairement son étal, faute de marchandise. «Kan pa gagn kantite poul ki bizin, pa kapav travay. Ek ena pre 6 dimounn travay avek mwa. Kouma mo pou fer pou pey zot?»
Les conséquences de cette pénurie ne se limitent pas seulement à la perte de revenus pour les commerçants, mais affectent aussi les consommateurs et les propriétaires de restaurants de Port-Louis et des alentours, qui doivent maintenant se tourner vers d'autres sources de protéines, souvent plus coûteuses. «Cela fait plusieurs jours que je viens au marché pour acheter du poulet, mais je repars les mains vides. Les prix du peu de poulet disponible ont grimpé de manière exorbitante», confie Mike, gérant d'un restaurant à la rue Royale à Port-Louis.
D'où vient le problème ? «Bann ki livre poul avek nou pa pe amenn kantite ki bizin. Nou pa kone kot blokaz pe vini», avoue-t-il. Nous avons contacté le ministère de l'Agro-industrie et celui du Commerce, à plusieurs reprises, pour commenter cette pénurie, mais personne n'a daigné répondre à nos sollicitations.
Ce silence des autorités ne fait qu'accentuer les spéculations et l'inquiétude parmi les marchands et les consommateurs. En attendant des réponses, l'incertitude plane sur l'avenir des étals de poulet du marché de Port-Louis. Si la situation persiste, de nombreux commerçants redoutent de devoir fermer boutique.