Le président angolais, João Lourenço, médiateur de l'Union africaine (UA) dans la crise qui oppose la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda, était à Kinshasa, le 12 août 2024, où il a été reçu en audience par son homologue congolais, Félix Tshisekedi.
Cette visite intervient 24 heures après l'investiture du président rwandais Paul Kagamé, cérémonie à laquelle a pris part le médiateur. Bien entendu, avec son hôte rwandais, le président angolais a échangé sur la crise dans l'Est de la RDC, avant de s'envoler pour Kinshasa où il a eu un tête-à-tête avec Félix Tshisekedi. Cette visite s'inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques visant à assurer le respect du nouvel accord de cessez-le-feu signé le 30 juillet dernier à Luanda, entre les deux pays, et qui est entré en vigueur le 4 août dernier.
Il ne reste qu'à espérer que cette trêve tienne dans la durée. Toute chose qui pourrait faciliter la tâche à João Lourenço dans ses efforts de médiation pour le retour de la paix dans l'Est de la RDC. C'est, du moins, ce que souhaitent les Congolais confrontés aux affres de la guerre. En tout cas, le médiateur angolais semble sur la bonne voie. En témoigne l'obtention de ce cessez-le-feu, après l'escalade de la violence observée sur le terrain durant ces derniers mois.
Le plus dur serait de réunir les deux chefs d'Etats autour d'une même table
Et tout porte à croire que Lourenço peut mettre un terme à la souffrance que vivent les populations des provinces du Nord-Kivu et l'Ituri dans l'Est de la RDC. En tous les cas, il aura montré sa bonne volonté et sa détermination à résoudre cette crise qui n'a que trop duré. Le dirigeant angolais a, en effet, travaillé à mériter la confiance des différentes parties en conflit. Il a même eu le mérite d'avoir réuni les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda ; toute chose qui a réussi à faire bouger les lignes.
Cela dit, le plus dur serait de réunir les deux chefs d'Etats autour d'une même table. Cela est indispensable si l'on veut d'un réel retour de la paix. Sans doute a-t-il abordé le sujet lors des entretiens séparés qu'il a eus avec Paul Kagame et Félix Tshisékédi.
A ces deux dirigeants de montrer leur bonne foi, en mettant de l'eau dans leur vin. Car, à l'évidence, en l'absence de sincérité, la médiation qui a bien débuté, sera vouée à l'échec. Et pour des leaders soucieux de la souffrance de leur peuple, il est inutile de faire perdurer une guerre. D'ailleurs, l'Homme mince de Kigali, lors de son investiture, a plus ou moins laissé attendre qu'il travaillerait à un retour de la paix avec son voisin. On peut espérer qu'il est sincère en le disant. Au médiateur angolais de trouver les formules justes, à même d'amener les deux voisins à fumer le calumet de la paix.