La question d'un siège permanent était au centre d'un débat aux Nations unies à l'initiative de la Sierra Leone qui préside en août le Conseil de sécurité.
C'est une revendication chère aux pays africains, qui veulent un siège permanent au Conseil de sécurité de l'Onu. Ce lundi (12.08) à New-York, aux Nations-unies, la question était au centre d'un débat à l'initiative de la Sierra Leone qui préside en ce mois d'août le Conseil de sécurité.
Dans un appel vibrant pour une réforme du Conseil, le Président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, a plaidé pour que "l'Afrique soit entendue et que ses demandes de justice et d'équité soient satisfaites". Il a qualifié le continent africain de "victime incontestable" d'une structure du Conseil de sécurité qu'il juge déséquilibrée, obsolète et non représentative.
Un continent sous-représenté
Pour le président sierra léonais, les arguments en faveur de cette réforme sont nombreux et convaincants. L'Afrique, avec une population de 1,3 milliard d'habitants, connaît la croissance démographique la plus rapide au monde. Les 54 pays africains représentent 28 % des États membres de l'Onu. Paradoxalement, malgré cette importance numérique, cinq des onze opérations de maintien de la paix en cours de l'Onu se déroulent en Afrique, et quatre des dix premiers pays contributeurs de troupes sont africains. Pourtant, le continent reste sous-représenté au sein du Conseil de sécurité.
La structure actuelle du Conseil, dominée par cinq membres permanents dotés du droit de veto - les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni - constitue un défi non seulement pour l'Afrique mais aussi pour d'autres régions comme l'Amérique du Sud.
Ces membres permanents sont réticents à l'idée de renoncer à leur influence ou à partager leur pouvoir de veto, ce qui rend toute réforme difficile à réaliser.
De plus, bien que l'Afrique plaide pour une meilleure représentation, des divergences selon certaisn experts, subsistent entre les pays africains quant au choix du pays qui devrait obtenir un siège permanent, ce qui complique davantage les efforts de réforme.
L'Amérique du Sud veut également une réforme
L'Afrique n'est pas la seule région à revendiquer une meilleure représentation. L'Amérique du Sud, par exemple, plaide également dans ce sens, et des pays comme le Brésil ont exprimé leur désir de voir leur région mieux représentée au sein du Conseil.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a exprimé son soutien à l'Afrique pour l'obtention d'un siège permanent, soulignant l'importance de refléter la diversité mondiale et les réalités géopolitiques contemporaines.
Le secrétaire général de l'Onu, António Guterres, a lui aussi appelé à une réforme urgente du Conseil de sécurité, critiquant sa structure obsolète et le manque de représentation de l'Afrique, qui, selon lui, porte atteinte à la crédibilité de l'organe et à sa légitimité mondiale.
Malgré cette volonté apparente de réforme, les lignes ne semblent toujours pas bouger.