Tunisie: Droits bafoués, régression des libertés - Les femmes manifestent leur colère

En Tunisie, la manifestation féministe annuelle du 13 août, qui marque la célébration des droits des femmes dans le pays, s'est déroulée sur le ton de la colère. Les associations et femmes politiques féministes sont sorties dans la rue, pas seulement pour réclamer leurs droits, mais aussi dénoncer la régression des libertés et l'emprisonnement de près d'une dizaine de femmes issues de la société civile, du journalisme et du monde politique depuis le coup de force du président Kaïs Saïed le 25 juillet 2021.

« Libérez les femmes des prisons », peut-on entendre parmi les slogans repris par la centaine de femmes réunies à Tunis ce mardi 13 août.

Pour Sana Ghenima, de l'association Femmes et Leadership, l'heure n'est pas à la fête. « C'est pas une fête, c'est clair, c'est une contestation. On est là pour faire valoir les droits des Tunisiennes et pour faire valoir l'État de droit surtout. Les femmes sont en prison, les militantes sont en prison, les libertés sont en recul et la représentativité des femmes et leurs droits sont menacés. »

En Tunisie, en l'espace de trois ans, plusieurs femmes politiques, journalistes, et militantes associatives ont été arrêtées et emprisonnées dans le coup de filet qui a touché des dizaines d'opposants au pouvoir et de voix critiques. Parmi les plus connues, Sonia Dahmani avocate et chroniqueuse ou encore Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre...

Pour Asrar Ben Jouira, militante féministe et présidente de l'association Intersection qui a publié récemment un rapport accablant sur la régression des libertés publiques, ces arrestations sont les marqueurs d'une régression. « Quand on voit toutes les femmes victimes d'injustice qui sont arrêtées pour leurs opinions, on comprend pourquoi la place de la femme régresse, que ce soit dans les postes de décision ou même de gouvernance. »

La place des femmes au Parlement n'a cessé de diminuer, passant de 23 % en 2019 à 16 % pour cent en 2023 et il n'y a aucune femme candidate à l'élection présidentielle du 6 octobre, selon la liste préliminaire des candidats publiée le 10 août.

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