L'entrepreneuse Rosine Gnohou était à sa consultation prénatale lorsque sa sage-femme lui a annoncé une nouvelle préoccupante : sa quantité de liquide amniotique était faible.
«La sage-femme m'a envoyée au Centre hospitalier régional de Bouaké pour accoucher », a expliqué Mme Gnohou à l'UNFPA, l'agence des Nations Unies chargée de la santé sexuelle et reproductive. « J'avais peur, car j'avais déjà vécu une fausse couche et je craignais de perdre un autre enfant. »
Inquiet, le mari de Mme Gnohou l'a appelée à de nombreuses reprises durant son transfert en ambulance vers l'hôpital. Une fois arrivée et après avoir été rassurée et encouragée par les sages-femmes, elle a rapidement donné naissance à une petite fille en bonne santé.
Les sages-femmes sauvent des vies
Apporter aux femmes enceintes telles que Mme Gnohou les soins dont elles ont besoin, d'autant plus en cas de complications, est souvent une question de vie ou de mort. Une étude révèle que les retards dans l'orientation et le transfert des patientes nécessitant des soins plus intensifs peuvent s'avérer fatals.
Pour des millions de femmes, les sages-femmes représentent la première ligne de défense contre les décès maternels évitables. Chaque jour, ces professionnelles de santé prennent des décisions difficiles dans des situations médicales aux enjeux vitaux. Avec une formation adaptée et un soutien adéquat, l'UNFPA estime qu'elles pourraient sauver plus de quatre millions de vies par an.
En ce moment même, des millions de vies sont entre les mains de sages-femmes partout dans le monde », a déclaré la Directrice exécutive de l'UNFPA, Dr Natalia Kanem. « Sans un accroissement significatif du nombre de sages-femmes, davantage de femmes sont vouées à mourir en couches. Des millions d'histoires n'auront pas de héros et connaîtront une fin tragique. »
Faire naître la joie
Les sages-femmes du Centre de santé urbain de Nimbo, l'établissement dans lequel Mme Gnohou a été suivie tout au long de sa grossesse, ont une devise : « Donner le sourire aux mères et aux bébés ».
« Quand je suis tombée enceinte, elles m'ont chaleureusement accueillie », a déclaré Mme Gnohou à propos des sages-femmes du centre de santé. « Elles sont accessibles, offrent des conseils en matière d'hygiène et proposent des activités adaptées à la grossesse. »
Le Centre de santé de Nimbo garantit la satisfaction des patientes en donnant la priorité à leur éducation. Laetitia Amorofi Sénin, sage-femme, explique que le personnel anime des séances de sensibilisation à destination des femmes enceintes le matin. « Nous engageons le dialogue avec les patientes et leur apportons des informations factuelles pour dissiper les mythes », a-t-elle précisé à l'UNFPA.
Pourtant, les sages-femmes sont elles-mêmes étudiantes au centre. Grâce au projet « 2 heures pour la vie » soutenu par l'UNFPA et financé par Takeda Pharmaceuticals, les sages-femmes du centre de santé ont récemment été équipées de nouvelles technologies, notamment d'un cardiotocographe servant à contrôler le rythme cardiaque foetal au cours de l'accouchement, et ont été formées aux dernières techniques médicales.
« Grâce à la ventouse obstétricale, nous avons pu aider une femme accouchant pour la première fois qui peinait à pousser », a témoigné Mme Sénin. « En réagissant rapidement, nous avons évité de potentielles complications, ce qui souligne l'importance critique de notre formation. »
Une étude ivoirienne montre que le suivi prénatal couvre quasiment toutes les femmes enceintes. D'après une récente enquête nationale, 95 % des femmes âgées de 15 à 49 ans qui ont accouché entre 2019 et 2021 ont bénéficié d'une consultation avec un·e professionnel·le de santé qualifié·e avant leur accouchement.
Mme Gnohou milite ardemment pour ces services. « La première étape pour toute femme enceinte est de prendre rendez-vous à l'hôpital », a-t-elle affirmé à l'UNFPA.
« Les sages-femmes de Nimbo se sont parfaitement occupées de moi et m'ont offert des conseils tout au long de ma grossesse, je leur suis reconnaissante de m'avoir soutenue. »