« Mifohaza Toamasina », littéralement : « Toamasina, réveillez-vous ». Cette suite de mots que Kamy a publié sur son facebook a été capturée dans les secondes qui suivent et a fait l'objet d'une ouverture d'enquête par la gendarmerie. La suite a déjà été rapportée : Kamy emmené d'urgence à Tana et gardé à vue depuis dimanche dernier. Dans cette affaire, il n'y a aucune partie civile. Même Me Berthieu qui assure la défense de Kamy n'est pas en connaissance de cause concernant le/la plaignant(e).
« On parle d'une ouverture d'enquête basée sur une incitation au trouble. La seule pièce à conviction demeure la capture d'écran », a-t-il expliqué. Le dossier a été clôturé hier et un défèrement au parquet devrait se tenir à partir de ce jour. Journaliste et lanceur d'alerte, Kamy est une personnalité très suivie à Toamasina à travers ses publications sur les réseaux sociaux. Ses 40K d'abonnés sur son compte facebook en disent long. Il est parmi ces journalistes qui ne reculent devant rien pour dénoncer les maux qui gangrènent sa ville. Récemment, sa publication a fini par le limogeage immédiat d'un chef de service à l'université, ce dernier impliqué dans un harcèlement sexuel envers les étudiantes.
Ce n'est qu'un aperçu des dossiers chauds que traite ce journaliste qui devient naturellement la bête noire des autorités. Autant de dénonciations qui s'avèrent dangereuses pour le travail de Kamy. Ses milliers de followers et la grande famille du journalisme suivent avec attention l'évolution de cette affaire. Les projecteurs des actualités internationales commencent aussi à se braquer sur son cas puisque des travaux se font en sous-terrain par les défenseurs des droits humains, a-t-on appris.