Pour l'année scolaire 2023-2024, les taux de réussite au baccalauréat et au Brevet de fin d'études moyennes (Bfem) sont respectivement de 50,50%% et de 73,94%. Ils connaissent tous les deux une baisse par rapport à 2023. Cette tendance baissière des résultats des examens nationaux montrent qu'il y a encore beaucoup à faire afin de rendre plus efficient ce système qui absorbe plus d'un tiers du budget national même si des efforts sont consentis.
Face à la presse avant-hier, lundi 13 août, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, Dr Abdourahmane Diouf a annoncé que sur les 159 499 candidats inscrits au baccalauréat 2024, 78 246 ont été déclarés admis à l'issue des deux tours. Ce qui représente un taux de 50,50%. Celui-ci connait ainsi une légère baisse par rapport à celui de 2023 qui était de 51,61% alors qu'en 2022, le taux de réussite au bac était de 51,99%. L'Inspection d'Académie de Dakar arrive en tête avec son taux de réussite dans les 16 IA du Sénégal.
Elle est suivie de celle de Matam et de Rufisque. Kaffrine, Kédougou et Kolda viennent en dernière position. Cependant, même si le nombre d'admis a connu une baisse, il faut noter que le nombre de mentions a augmenté cette année. « Sur les 78 246 admis, 9 481 ont obtenu une mention, soit environ 12,1% des candidats », précise le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.
Quant au Brevet de fins d'études moyennes (Bfem) 2024, le taux de réussite est de 73,94% au niveau national alors qu'en 2023, il était de 76,3%, soit une baisse de 2,36%. L'académie de Kédougou caracole en tête avec 90,46%. Elle est suivie par celle de Matam avec 87,68%. L'académie de Thiès occupe la dernière place avec 62,24%. En effet, bien que les résultats globaux des examens de cette année ont connu une baisse au niveau national, il faut noter que l'année scolaire 2023-2024 a pourtant été relativement calme ou du moins les derniers mois en comparaison à 2023.
L'année scolaire 2022-2023 a été marquée par de fortes tensions politiques liées surtout à l'affaire Ousmane Sonko/Mame Mbaye Niang mais aussi à la condamnation du leader du Pastef à deux ans de prison ferme dans l'histoire de viol requalifiée en «corruption de la jeunesse». En raison des violentes manifestations, des élèves ont été forcés de rester chez eux, mais aussi des écoles ont été fermées dans certaines localités après des scènes de saccage.
Rappelons que le début de l'année scolaire 2023-2024 a connu quelques perturbations liées aux mouvements d'humeur des syndicats d'enseignants, à la situation politico sociale tendue du pays mais aussi le contexte électoral avec le report de la présidentielle. Cependant, à moins de deux mois de la fin de l'année scolaire, la situation était devenue globalement calme et les examens de fin d'années se sont bien déroulés.
Dans un entretien accordé à Sud quotidien, il y a quelques semaines, le directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep), Cheikh Mbow avait donné ses appréciations sur la tendance baissière des résultats du bac. « Cette situation invite à renforcer l'offre en formation professionnelle, particulièrement après le cycle fondamental mais aussi à adresser résolument les déterminants de la qualité si l'on sait que chaque enfant a du talent, la réussite devant être la règle », avait-il dit.
Et de poursuivre, «il faut cependant saluer la ferme décision du ministre de l'Enseignement supérieur de rétablir l'orthodoxie en matière de calendrier universitaire au bénéfice, notamment des nouveaux bacheliers. Cela devrait aussi inviter à affecter à temps les élèves en 6ème et en seconde mais aussi les élèves maitres sortants avant octobre, pour un démarrage effectif des cours dès la rentrée scolaire ». C'est pour dire que les défis restent nombreux pour le gouvernement afin de rendre plus efficient ce système qui absorbe plus d'un tiers du budget national