Dakar — L'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) a besoin de l'engagement et de la collaboration des professionnels des médias pour exercer ses fonctions, a rappelé, mardi, à Dakar, son président, Serigne Bassirou Guèye.
"Nous avons besoin de votre engagement et de votre collaboration, car la lutte contre la corruption ne saurait être l'oeuvre d'une seule institution", a dit M. Guèye en présence de plusieurs journalistes.
C'était lors d'un atelier organisé par l'OFNAC pour permettre aux professionnels des médias de mieux comprendre les prérogatives et le fonctionnement de cette structure publique.
La lutte contre la corruption "ne peut être menée que par une conjugaison d'efforts divers et variés", a souligné Serigne Bassirou Guèye.
"Plus de dix ans après sa création [de l'OFNAC], deux réformes majeures ont été menées pour renforcer l'arsenal juridique de prévention et de répression de la criminalité financière dans notre pays", a rappelé M. Guèye.
Pour le président de l'OFNAC, les médias ont un rôle important à jouer dans la lutte contre la corruption.
La lutte contre la corruption nécessite une mobilisation de toute la société, surtout de ceux qui ont "le don de toucher" le public, "par l'image, la voix ou la plume".
L'atelier est la première d"'une série d'activités similaires visant la pleine appropriation, par les populations, des deux textes de loi majeurs votés en février dernier", a précisé Serigne Bassirou Guèye.
Il s'agit de la loi modifiant celle portant création de l'OFNAC et de la loi relative à la déclaration de patrimoine.
La "restauration de la confiance"
Le fait que cette série d'activités démarre avec les professionnels des médias n'est pas "fortuit", a-t-il dit.
"Vous représentez un puissant canal de communication pour toute personne qui veut atteindre le plus grand nombre de citoyens", a souligné M. Guèye en parlant aux journalistes.
L'OFNAC a pour mission de prévenir et de lutter contre la corruption, la fraude, les pratiques assimilées et les infractions connexes, a-t-il rappelé.
Cette autorité administrative indépendante dispose de pouvoirs étendus d'autosaisine, d'investigation et de saisine de la justice.
"Après le renforcement des pouvoirs octroyés à l'OFNAC par la loi, notre second centre d'intérêt sera la déclaration de patrimoine, qui constitue un outil incontournable pour garantir la transparence et l'intégrité des acteurs", a affirmé Serigne Bassirou Guèye en parlant du programme de l'atelier destiné aux journalistes.
Au-delà de son aspect "répressif", la déclaration de patrimoine joue un rôle "essentiel" dans la "restauration de la confiance" du citoyen envers les institutions, selon le président de l'institution anticorruption.
Après les déclarations de patrimoine du Premier ministre, des autres membres du gouvernement et des directeurs généraux, l'OFNAC est en train de recevoir celles de leurs prédécesseurs, selon Serigne Bassirou Guèye.