Ile Maurice: L'OB 2, un bijou technologie de plus de Rs 50 M au service des turfistes

La retransmission en direct des courses sur les chaînes de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), ainsi que sur les réseaux sociaux, est assurée par l'un des trois «Outside Broadcasting cars» (OB car) de la station nationale. Si l'apport du bijou technologique qu'est l'OB permet une couverture en direct de qualité, l'OB car nécessite le déploiement d'une trentaine de membres du personnel de la station nationale pour chaque journée de courses. Cependant, une journée de retransmission est loin d'être une promenade de santé. Le travail commence à 6 heures du matin et se poursuit souvent jusqu'aux environs de 19 h 30, sans interruption.

Commençons par le car de la MBC, l'OB 2, une véritable merveille technologique qui se divise en trois sections distinctes, chacune jouant un rôle crucial dans la retransmission en direct des courses. La partie centrale est réservée aux réalisateurs, Premnath Rajcoomar et Mahadeven Mootoosawmy, ainsi qu'à leur assistante, Minta Dowlutrao, la seule femme à bord. Depuis cette section, ils supervisent la communication avec les cameramen et décident de l'image finale diffusée en direct. Cette zone est équipée de plusieurs écrans, reliés à une série de caméras placées à différents endroits de l'hippodrome et sur la piste. Les réalisateurs ont ainsi la possibilité de choisir ce que les téléspectateurs verront à tout moment.

À gauche du car, les ingénieurs, Ritesh Bubooa et Nabil Capillaire, assurent le contrôle du son. Leur travail est crucial pour garantir une qualité audio irréprochable pendant la retransmission. De l'autre côté, à droite, les techniciens Kunal Tembah, Hemraj Joyram, Leenesh Sooriah et Avi Dabaree utilisent divers logiciels et équipements pour corriger toute anomalie dans la transmission. Leur rôle est essentiel pour maintenir la qualité de la diffusion en continu. Le car est conçu pour opérer 24/7. Un générateur est utilisé en cas de panne de courant.

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La MBC possède trois de ces cars, dont deux identiques, l'un déployé au Champ-de-Mars, et un modèle plus petit. Chacun de ces cars représente un investissement de plus de Rs 50 millions. «Ce car était le premier de sa catégorie dans l'océan Indien pendant un certain temps», se vante le réalisateur Rajcoomar, qui a 35 ans d'expérience dans le domaine. Il ajoute, évoquant son long parcours professionnel : «Mo ti p deza travay lepok Mauritius Turf Club.»

Pour la petite histoire, la MBC a acquis ces cars en 2019 pour couvrir les Jeux des îles de l'océan Indien ainsi que la visite du pape François. «L'acquisition de ces OB Cars fait la fierté du staff de la MBC, particulièrement de ceux qui les opèrent», peut-on lire sur le site officiel de la station nationale.

Le car de la MBC nécessite le déploiement de 28 employés au Champ-de-Mars, une équipe diverse comprenant des réalisateurs, assistants réalisateurs, ingénieurs du son, techniciens, assistants techniciens, électriciens, cameramen, bricoleurs et chauffeurs, ainsi que les commentateurs de courses. La journée commence tôt, à l'aube, avec la pose des câbles optiques sur l'hippodrome. En tout, 2,8 kilomètres de câbles optiques sont installés par les bricoleurs de la MBC sous la supervision des techniciens.

La tour de contrôle, où l'on décide ce que les téléspectateurs verront.

Sept caméras, dont chacune coûte environ Rs 1 million, sont ensuite positionnées sur l'hippodrome. Si une caméra rencontre un problème, comme ce fut le cas récemment avec un câble endommagé, un modèle sans fil est utilisé en dépannage. Cependant, la réparation des câbles en fibre optique, étant une tâche complexe, nécessite souvent un envoi à l'étranger, avec des coûts allant jusqu'à Rs 200 000 pour une simple réparation.

Cela explique pourquoi, malgré les efforts déployés chaque jour, tout le matériel est démonté et rangé après chaque journée de courses, bien que le lendemain, en cas de week-end de course, le matériel doit être redéployé. Les employés de la MBC, bien que la journée des courses se termine vers 16 h 45, quittent souvent les lieux après 19 h 30 pour assurer un rangement complet. «Bizin ramas partou», nous dit-on, soulignant la tâche ardue de tout remettre en ordre. Outre la sophistication technologique du car, le professionnalisme des employés de la MBC mérite également d'être salué. L'équipe, qui travaille ensemble depuis plusieurs années, accueille également de nouveaux membres, tels que le stagiaire Avi Daharee et Leenesh Sooriah, tous deux âgés de 25 ans.

En tant que seule entité à disposer de ce type de car de diffusion, la MBC, en raison de son monopole dans la diffusion publique, est contrainte de former ses propres techniciens en interne. La maintenance et la préparation du car pendant la semaine précédant son utilisation sont assurées par les techniciens et leurs assistants. Cette période est essentielle pour mieux comprendre et maîtriser les fonctionnalités du car, garantissant ainsi une performance optimale lors des retransmissions en direct.

Premnath Rajcoomar est l'un de deux réalisateurs du car de la MBC,avec Mahadeven Mootoosawmye. Avec 35 ans de métier, il est le doyen de l'équipe.

Minta Dowlutrao est la seule femme à bord. Elle est l'assistante de deux réalisateurs et compte plus de 25 ans de carrière à la MBC.

Rajiv Gunputh, ou la voix du Champ-de-Mars

Il est devenu une figure incontournable dans le monde des courses à Maurice, ayant pris la relève des voix emblématiques comme celles de Luc Legris, Jug Gokhool et Jean Philippe Lagane sur la MBC. De ses débuts à Top FM en 2006 jusqu'à son recrutement par la MBC, où il est senior news editor, cumulant les fonctions de journaliste et commentateur sportif, Rajiv Gunputh est maintenant accompagné d'un nouvel acolyte , Abhijeetsingh Ramsurrun.

Être commentat e u r de courses n'est pas une mince affaire. De nombreux aspirants se sont essayés à ce rôle sans y parvenir. «Mo ti pe rapel avan gagn Rajiv lor MBC, MBC ti pe sey plizir komantater ek bann la pa ti pe kapav», se souvient un retraité présent sur l'hippodrome ce samedi. Avant l'arrivée de Rajiv à la MBC, et suite au retrait de Jug Gokhool des courses, alors que Jean Philippe Lagane bossait pour le Mauritius Turf Club, la station avait du mal à trouver des commentateurs compétents.

Rajiv Gunputh débute à Top FM en 2006 comme animateur. Son rayon sera large, allant de l'actualité au sport. Une année plus tard, en 2007 vous l'aurez compris, il agira en tant que technicien, toujours à Top FM, pour le commentateur de courses, Jean Philippe Lagane. «Mo ti pe alim so bann lekipman ek prepar so set-up», raconte Rajiv Gunputh. «J'ai beaucoup appris de lui», ajoute-t-il. Lorsque Jean Philippe Lagane part en vacances en 2008, le jeune Gunputh relève le défi et prend la relève. Il a bien appris de son mentor et, grâce à ses compétences, il convainc Top FM de le laisser seul aux manettes. Il est repéré par la MBC en 2010. Il y fera le saut en 2011. Rajiv Gunputh, maintenant âgé de 37 ans et senior news editor à la MBC, est devenu un pilier du commentaire hippique.

Quant à Jug Gokhool, Rajiv Gunputh précise que son ami était responsable du département sport à l'époque mais ne commente plus les courses. Ce n'est qu'après que le duo s'est formé, soit en 2015. «Nou'nn share enn gran konplisite dan nou lavi.» Le tandem s'est ensuite séparé pour des raisons connues. Aujourd'hui, Rajiv Gunputh est assisté par Abhijeetsingh Ramsurrun, l'ancien présentateur et chroniqueur de Media Temple, qui collabore désormais avec la MBC sur le dossier courses.

Rajiv Gunputh (à dr) a fait son chemin de TOP FM à la MBC.

Rajiv Gunputh se dit désormais à l'aise avec cet exercice. Il connaît les casaques et le déroulement des courses, bien aidé par son expérience passée avec le journaliste de l'express, Nitin Leckraj, avec qui il a animé, jadis, une émission sur la MBC. «Mo manz mo boulet. Mo rant Champ-de-Mars 10h30. Relax. Travay-la fer bien», déclare-t-il avec une attitude zen. Il explique arriver au Champ-de-Mars vers 11 heures. Il fait le va-et-vient entre le lieu où il commente les courses à People's Turf Plc (PTP) et quelques pauses à l'extérieur, histoire de bien voir les chevaux engagés avant qu'ils ne se rendent en piste.

Pourquoi choisir de suivre les courses en direct sur un écran qu'en direct de ses propres yeux sur le toit de PTP ? La réponse est simple : le bruit. La technologie a aussi beaucoup évolué, permettant à Rajiv de suivre les courses avec une précision accrue et de raconter leur déroulement avec une clarté optimale pour les téléspectateurs.

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