L'opposition continue de manifester sa ferme opposition à la nouvelle constitution introduisant la 5e République au Togo. Un « grand meeting populaire » est désormais programmé pour le dimanche 18 août 2024, en face du stade préfectoral d'Agoè-Nyivé, dans la banlieue nord-ouest de Lomé, a-t-on appris de Afree Press.
Malgré l'interdiction du sit-in prévu le 9 août devant la Cour constitutionnelle, l'opposition compte au travers de cette manifestation, organisée par un collectif d'Organisations de la société civile (OSC) dont « Novation Internationale », exprimer une résistance continue contre la réforme constitutionnelle controversée.
La décision d'interdire le sit-in a été prise par le ministre de l'Administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires, Colonel Awaté Hodabalo. Ce dernier a justifié l'interdiction en invoquant l'article 9-2 de la loi n° 2019-010, qui modifie la loi n° 2011-010 du 16 mai 2011. Cet article stipule que les manifestations sont interdites sur certains axes et dans des zones sensibles, notamment à proximité des institutions de la République, afin de préserver l'ordre public et la sécurité nationale.
En dépit de cette interdiction, les organisateurs du meeting populaire affirment leur détermination à poursuivre leur combat contre la nouvelle loi fondamentale, considérée comme une atteinte aux principes démocratiques et aux libertés publiques. Le rassemblement prévu pour le 18 août devrait attirer un large public, reflétant la persistance de la contestation face aux changements constitutionnels proposés par le gouvernement.
Adoptée avec 87 voix sur 87 à l'Assemblée, la nouvelle Constitution fait basculer le pays d'un régime présidentiel à un régime parlementaire et acte la disparition de l'élection du président de la République au suffrage direct. Elle crée aussi la fonction de « Président du Conseil des ministres » qui concentre tous les pouvoirs. La magistrature suprême est, selon les termes de la nouvelle Constitution, vidée de sa substance puisque le nouveau président est privé de toute prérogative.