Potou (Louga) — Le président national de l'interprofession oignon du Sénégal, Mamadou Ba Diamyody, a invité mardi, les pouvoirs publics à interdire l'importation d'oignons jusqu'à l'écoulement de toute la production nationale, estimée cette année à 40. 000 tonnes.
"Les producteurs d'oignons lancent un appel urgent au chef de l'Etat, Bassirou Diomaye Faye, et au ministre du Commerce, Serigne Guèye Diop, pour empêcher l'entrée d'oignons importés sur le marché national", a dit Mamadou Bâ Diamyoly, lors d'un point de presse.
Selon lui, la production locale, qui s'élève à environ 40.000 tonnes, "est suffisante pour approvisionner tout le pays". "C'est pourquoi nous craignons que l'arrivée d'oignons importés n'entraîne une crise économique pour les producteurs locaux", a-t-il prévenu.
Pour lui, "autoriser l'importation d'oignons à ce stade serait une décision désastreuse pour l'économie locale". "Les producteurs qui ont contracté des prêts (...), risquent de subir des pertes énormes si le marché est inondé d'oignons étrangers", a-t-il ajouté.
Les dépôts de Touba, a-t-il indiqué, sont actuellement bien approvisionnés en oignons locaux, et les commerçants n'achètent plus. Il affirme que "le marché est saturé".
Les producteurs soulignent que "toute autorisation d'importation d'oignons en ce moment serait un coup dur pour eux, alors qu'ils s'efforcent d'écouler leurs productions", a-t-il dit.
"Nous compatissons à la peine des agriculteurs qui, après six mois de dur labeur, voient leurs oignons pourrir entre leurs mains", a-t-il déclaré, déplorant "l'absence d'acheteurs pour leurs productions".
Tout en saluant les efforts du ministre de l'Agriculture, Mabouba Diagne, et du ministre du Commerce, Serigne Guèye Diop, pour le développement de leurs secteurs respectifs, les producteurs se disent profondément préoccupés par la décision du directeur de l'Agence de régulation des marchés (ARM).
Mamadou Bâ Diamyody, a évoqué à l'occasion "l'exemple des producteurs de carottes, qui ont "subi d'énormes pertes", après que le marché national a été ouvert aux carottes importées, au moment d'écouler la production locale. Il dit craindre que le même scénario ne se répète, avec l'oignon.
