Asphyxié par la montée en flèche des prix, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) allège les charges sur les importations pour réduire le coût des produits de première nécessité sur le marché. Quelles sont les marges de manoeuvres de telles mesures dans un pays qui importe tout ou presque ?
Les allégements fiscaux et parafiscaux ne concernent que neuf produits importés comme la viande, la volaille, le poisson, le poisson salé, le lait en poudre, le riz, le maïs, l'huile végétale et le sucre. La plus importante mesure porte sur deux produits pour lesquels l'État enregistre un déficit criant de produit : le maïs et la farine qui en découle.
L'État connaît un déficit de 10 millions de tonnes de maïs chaque année, car il n'en produit que 3 millions. Désormais, la RDC renonce à tous les droits, taxes et redevances sur les deux produits. Pour les autres, les impôts ont été réduits de 5 à 50%. À l'intérieur du pays, le gouvernement s'engage à supprimer des barrières clandestines qui ont un impact sur les prix des biens de première nécessité.
Réduire les prix pour le consommateur
Ces mesures devraient permettre une réduction des prix sur le marché allant de 20 à 25% en moyenne. Daniel Mukoko Samba, le vice-premier ministre de l'Économie, n'exclut pas de sanctionner les hommes d'affaires qui pourraient entraver ce résultat. Les expatriés risquent gros. « Il n'est pas exclu que certains d'entre eux soient expulsés du territoire national si nous découvrons des personnes qui s'attèlent à des pratiques qui n'ont pour finalité que de faire souffrir le ménage congolais. C'est une question de l'État qui doit assumer son rôle. »
L'État veut s'assurer que les gains enregistrés iront aux consommateurs. Ces mesures attendent des décrets de la Première ministre pour leur entrée en vigueur.
Si cet arsenal est salué par les organisations de la société civile, elles s'inquiètent tout de même de leur conséquence sur la mobilisation des recettes alors que la trésorerie du pays enregistre un déficit depuis le début de l'année.