Togo: Le rythme « Agbadja » va rouler avec « Les Tambours Majeurs de Bè » !

Propulser le rythme Agbadja du Sud Togo au-delà des frontières du peuple éwé de la sous-région ouest-africaine, telle va être l'une des missions du projet « Les Tambours Majeurs de Bè », lancé mercredi à Lomé. A l'initiative, il y a le Maire de la Commune de Bè Afédomé, fils de la communauté Bè ; ses pairs élus locaux, et leurs frères Bè regroupés au sein de l'orchestre BEI (Bè Ensemble Instrumental).

Des explications de l'initiateur d'un tel projet, il s'agira dans un premier temps d'oeuvrer à institutionnaliser le rythme Agbadja pur et enfin, l'améliorer avec d'autres instruments. Ainsi, loin de s'attarder sur le caractère malheureux que l'on connaissait par le passer à ce rythme musical tradition très chanté lors des cérémonies de deuil et des obsèques, le projet entend redorer le blason des Tambours majeurs de Bè ou encore l'Agbadja, pour en faire donc une musique chantée et dansée à toutes les occasions, mêmes les plus joyeuses ; une manière donc de faire ressortir toute la richesse et densité d'une telle musique traditionnelle comme le font d'autres communautés africaines.

Pour l'élu local, « les TAMA traduisent notre stratégie de promotion de la culture locale qui constitue la mémoire de tout un peuple. En matière de culture, la chanson véhicule un certain nombre de message qui concourt à la cohésion sociale et à la paix ». Et, a-t-il poursuivi, « à travers ce projet, nous voulons aussi valoriser les acteurs qui interviennent dans ce rythme mais qui ne sont pas connus dans nos communautés et qui ne sont pas considérés parfois dans la cité, alors qu'ils incarnent cette culture ».

Dans le concret, avance-t-on que ce projet « Les Tambours Majeurs de Bè » se traduira par divers spectacles en salles d'une durée chacun de deux heures, dont la grande première est attendue pour le 19 Octobre 2024, des tournées et à d'autres occasions.

Pour que le rythme Agbadja à la sauce « Les Tambours Majeurs de Bè » soit assimilable et par tous les Togolais et aille à la conquête de l'extérieur, le Directeur artistique et porteur délégué de ce projet culturel, Latékoé Dick, a la recette qu'il faut : travailler à la maîtrise des textes et des phrasées. « Nous allons nourrir le rythme Agbadja avec les instruments de musique du Bénin, du Ghana et du Togo. Lorsque la percussion va sonner, elle va se faire accompagner de chants tirés du terroir notamment du Fâ (géomancie) et des proverbes de chez nous. Ce spectacle va nous permettre d'identifier le terroir Bè et toutes ces localités qui ont en partage le rythme Agbadja », a-t-il confié.

Dans sa seconde phase, le projet « Les Tambours Majeurs de Bè », compte aller à la conquête de la jeune génération, et mieux encore, les jeunes élèves... Ces derniers, informe-t-on seront initiés lors des ateliers percussifs, alors que le Tourisme et le brassage culturel avec d'autres communautés sont aussi envisagés.

Pour l'histoire...

Il se raconte qu'à l'origine du rythme Agadja, les communautés africaines attaquées parfois par des animaux sauvages, tapaient sur des objets et chantaient pour éloigner ces animaux. Il connaitra un glissement avec l'évolution, pour être utilisé dans les obsèques. Il jouera dès lors un rôle d'évasion pour les familles endeuillées, qui, en écoutant les chansons et les messages notamment les allégories, les historiettes, les proverbes et les conseils aux communautés africaines véhiculés, oublient pour un moment leurs peines et douleurs causées par la mort de l'être cher.

Ce rythme africain, cher aux éwé, est produit par 4 instruments majeurs que sont le Kplikpan, le patron des tambours de l'orchestration qui pose les questions, Kpizi qui répond aux questions posées et Adzidan qui est en accompagnement. Et enfin, le métronome qu'est le gong, appelé en éwé, Gakogui ou Ga. Il existe dès lors deux sortes de gongs à savoir Gagbanvi et Tokè.

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