Au Niger, des groupes rebelles se sont formés dans le nord du pays pour réclamer le retour à l'ordre constitutionnel dans le pays dirigé un régime militaire.
Au Niger, depuis le coup d'état du 26 juillet 2023, au moins cinq fronts rebelles ont vu le jour dans le septentrion nigérien. L'un de ces mouvements est dirigé par l'ex-chef rebelle Rhissa Ag Boula. Avant le putsch qui a renversé le président Mohamed Bazoum, il était ministre conseiller en sécurité du président déchu.
Avec d'autres groupes rebelles, ils portent la même revendication, à savoir le retour à l'ordre constitutionnel et le rétablissement du président déchu.
Pour se faire entendre, ces groupes posent par moment des actes de sabotage sur un oléoduc, ou attaquent des positions militaires. Un officier de l'armée, préfet d'une localité au nord du pays, a même été enlevé.
Une déstabilisation qui viendrait de l'étranger
Abdoulaye Seydou, coordonnateur du mouvement M62, proche des militaires au pouvoir, voit derrière la naissance de ces différents fronts, la main d'une puissance étrangère.
Selon lui, "c'est la conséquence fâcheuse de l'échec de l'Occident à pouvoir déstabiliser notre pays à travers la Cédéao. À la suite de l'échec de cet aspect-là, ils sont passés au plan B en faisant ce qu'ils ont l'habitude de faire avec les mouvements rebelles".
De l'avis d'un autre acteur de la société civile, on est en face de groupes armés politiques et non d'une véritable rébellion comme le Niger en a connue par le passé.
Bana Ibrahim du Front Patriotique pour la Souveraineté estime que le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, l'exécutif militaire au pouvoir, n'a pas à négocier avec ces groupes armés.
Pour lui, "la création des fronts se résume à quelques individus qui ont des revendications tendant à la restauration de l'ancien président Mohamed Bazoum. A ce niveau, il faut juste préciser que c'est une revendication politique mais qui est portée par des groupes armés que nous considérons comme des groupes armés terroristes et le Niger a décidé de traiter la question sur le plan militaire".
Mohamed Bazoum refuse de démissionner
Depuis 1974, le Niger a connu plusieurs coups d'État mais c'est la première fois que des groupes armés se mettent en place pour exiger notamment le rétablissement d'un président déchu. Alkassoum Abdourahamane, analyste politique et sécuritaire, estime que "ce n'est pas dans l'intérêt de celui qui a été déchu, ni de son parti politique, ce n'est même pas dans l'intérêt du Niger".
Renversé le 26 juillet 2023, le président Mohamed Bazoum refuse toujours de démissionner et revendique d'être le président du Niger. Il est toujours prisonnier aux mains des militaires.