Un enseignant qui officie dans une école privée de la place, a été reconnu coupable, le 10 août dernier, des faits d'abus sexuels sur une mineure, par le Tribunal de grande instance de Ouaga (TGI) 1.
La victime en question est une jeune fille âgée seulement de 12 ans au moment des faits, et est élève en classe de CM2. Autrement dit, elle est l'élève de cet enseignant qui, lui, a la quarantaine bien sonnée. Le Tribunal, dans son verdict, a été sans pitié vis-à-vis du mis en cause qui en a pris pour son grade : 5 ans de prison dont 36 mois de réclusion ferme, et une amende de 900 000 F CFA contre cet indélicat qui est aussi interdit d'exercer son métier sur le territoire national pendant une période de 5 ans.
Voilà qui est bien payé pour cet individu, est-on tenté de dire, sans être trop cynique. En effet, son acte est ignoble et hautement répréhensible ; tant il s'inscrit aux antipodes des valeurs d'éthique et de déontologie de la noble profession qu'est l'enseignement. Parce que la fonction d'enseignant ne se limite pas seulement à apprendre à ses élèves à lire, à écrire et à compter. Au-delà, l'enseignant est un éducateur, donc un père pour ses apprenants qui le considèrent comme leur modèle dans la société. C'est dire si ces hommes et femmes qui assurent cette difficile mais passionnante tâche, doivent donner l'exemple.
En effet, l'acte de cet enseignant qui a succombé à ses pulsions sexuelles, est d'autant plus grave qu'il peut avoir des conséquences très dommageables sur la victime qui peut ainsi voir son avenir scolaire s'écrire en pointillés.
Cette condamnation doit servir de leçon à tous les prédateurs sexuels
Car l'abus sexuel en lui-même, est déjà un poids, qui peut s'avérer encore plus lourd quand il doit être porté par une mineure qui plus est, partage son quotidien avec son bourreau. C'est un traumatisme dont on ne se relève pas si facilement, et il peut même hanter la victime toute sa vie durant si des mesures thérapeutiques ne sont pas prises à temps.
On comprend donc aisément pourquoi le Code pénal adopté en 2018, punit sévèrement tout acte sexuel exercé par un personnel de l'enseignement sur un élève mineur. En effet, ce délit est sanctionné par le Code pénal en son article 533-14, d'une peine comprise entre 5 et 10 ans, accompagnée d'une amende de 900 000 à 5 000 000 de F CFA. S'il résulte de cette relation illégale, une grossesse de l'élève mineure, la peine est, à ce moment, plus lourde et passe de 7 à 10 ans avec une amende allant de 3 à 6 millions de F CFA.
Tout comme la condamnation de cet enseignant qui doit être en train de regretter son acte, le rappel de ce passage de notre Code pénal, se veut pédagogique. Dans le même temps, cette condamnation doit servir de leçon à tous les prédateurs sexuels qui prennent du plaisir à sauter sans aucun scrupule, sur leurs élèves. Et cela, sans calculer les risques que leur basse besogne peut engendrer sur eux d'abord, mais surtout sur ces innocentes qui, le plus souvent, n'ont pas d'autre choix que de céder, impuissantes, à la pression de leur bourreau. Pour tous ces invertébrés moraux, il ne doit donc point y avoir de pitié, et la loi doit toujours s'appliquer à eux dans toute sa rigueur.