L'ONG Human Rights Watch (HRW) dénonce une situation de « disparition forcée » après l'arrestation au Gabon et le renvoi au Cameroun, hors procédure légale, de l'influenceur Steve Akam, alias Ramon Cotta. Les avocats et la famille de cet activiste très acerbe vis-à-vis des autorités sont sans nouvelles de lui depuis une vidéo de lui à la frontière il y a près d'un mois. Pour certains, c'est l'exemple de la multiplication d'atteintes à la liberté d'expression à l'approche des élections de 2024.
La chercheuse Ilaria Allegrozi demande donc que la lumière soit faite sur sa situation. Elle note la multiplication d'atteintes à la liberté d'expression ces derniers mois dans le pays, alors qu'approchent les élections de 2025.
Ramon Cotta est un activiste très critique du gouvernement camerounais, qui décrit le régime avec des mots pas forcément très agréables. Et c'est probablement à cause de cela qu'il a été retourné au Cameroun de manière extrajudiciaire, sans respect d'aucune procédure légale. Depuis cette vidéo, sa dernière preuve de vie, il est pratiquement introuvable. Ses avocats ont saisi les autorités camerounaises, administratives et judiciaires pour avoir de ces nouvelles, mais sans succès. Ce qui signifie que les autorités détiennent aujourd'hui Cotta. Pourtant, ils refusent de reconnaître sa détention. Et c'est comme ça qu'on les prive de toute protection légale. Alors vous savez, pour nous, ce qui est inquiétant, c'est justement cette possibilité de disparitions forcées, parce que les personnes qui sont victimes des disparitions forcées sont beaucoup plus vulnérables à des abus, y compris la torture.