Le délestage revient en force ces derniers temps non seulement dans la capitale mais également dans les autres régions. Le Directeur général de la Jirama, Ron Weiss, a évoqué que cela est dû notamment à la diminution du niveau de l'eau dans les barrages hydroélectriques de la centrale d'Andekaleka puisqu'on est actuellement en période d'étiage.
« La production électrique de cette plus grande centrale alimentant le Réseau Interconnecté d'Antananarivo suit ainsi ce rythme descendant atteignant 40 mégawatts dans la journée alors que sa capacité étant de 120 mégawatts. En effet, seuls deux ou trois groupes au maximum sur les quatre groupes installés à Andekaleka peuvent fonctionner en cette période d'étiage.
D'où la raison du délestage. Il en est de même pour la centrale hydroélectrique de Mahitsy, elle ne produit plus que 6 mégawatts contre 20 mégawatts car le niveau de l'eau dans les barrages a également baissé. Comme solution à court terme, nous allons provoquer des pluies artificielles en travaillant avec le secteur privé afin d'augmenter le niveau de l'eau dans ces barrages hydroélectriques. Cela va commencer à partir du 17 août 2024 si toutes les conditions sont réunies. On espère que la production de l'électricité va s'améliorer », a-t-il annoncé.
Non respecté
En attendant, « des délestages tournants seront programmés tous les jours entre 13 heures et 17 heures, et ce, à raison d'une heure par quartier. Dans la soirée, des coupures de courant seront prévues entre 23 heures et 4 heures du matin, à raison de deux heures par quartier. Nous allons essayer de réduire ce délai une fois que le niveau de l'eau dans les barrages hydroélectriques sera rétabli », a précisé le Directeur général de la Jirama.
Plusieurs abonnés ont déjà commenté sur la page officielle de la Jirama qu'il ne sert à rien de programmer des délestages dans plusieurs quartiers alors que le programme n'est même pas respecté. Dans certains quartiers comme Ambohimanarina, la population subit six coupures de courant en une journée.
À Ivato, le délestage a duré au moins 3 heures. À Ankadifotsy, des abonnés se plaignent que les coupures d'électricité surviennent toutes les cinq minutes. Dans un autre quartier, un abonné s'est manifesté en affirmant qu'il n'est alimenté en électricité que pendant 20 minutes dans la matinée. À Amborompotsy, le délestage survient trois fois dans la journée et ce, à raison de 2 heures par coupure, témoigne un autre abonné.
Pire
Parlant des coupures d'eau faisant également la grogne de la majorité des abonnés, le Directeur général de la Jirama reconnaît que la situation est pire que celle de l'électricité. « Les stations de traitement d'eau fonctionnent depuis 1906 tandis que la majorité des sites de production à Tana et dans les autres régions ont duré chacun 30 ans voire 60 ans. Les besoins d'Antananarivo se chiffrent à 300 000 m3 par jour alors que la Jirama ne peut produire que 200 000 m3.
Il faut ainsi investir davantage dans le secteur afin d'améliorer la situation », a-t-il poursuivi. Concernant l'application d'une pénalité de 5% de la facture en cas de retard de paiement, le Directeur général Ron Weiss essaie d'expliquer que des abonnés consomment de l'eau et de l'électricité mais ne paient pas à temps leurs factures tandis que d'autres ne paient que partiellement. Alors que « ces recettes sont indispensables au fonctionnement de la Jirama », a-t-il enchaîné.
Plan
Par ailleurs, il veut faire comprendre aux abonnés que le redressement de cette entreprise nationale ne se fera pas en un jour. « Je comprends que les abonnés attendent de nous une solution immédiate. Je sais également qu'ils ont souffert pendant une longue période de ne pas pouvoir obtenir des services adéquats en matière d'alimentation en eau et électricité. Mais il faut construire de nouvelles centrales hydroélectriques, stations de traitement d'eau et bien d'autres infrastructures pour améliorer la situation actuelle. La création de deux nouveaux barrages à Andekaleka et l'interconnexion entre Antananarivo et Toamasina sont, entre autres, de mise.
La Jirama collabore également avec le secteur privé pour développer des centrales surtout solaires. Il s'agit d'une solution à long terme qui nécessite des investissements énormes et plus de temps. La Jirama a déjà élaboré un plan contenant les besoins urgents pour le court terme et des grands projets pour le futur. C'est en cours de négociation avec les partenaires techniques et financiers dans le but d'acquérir des financements additionnels », a conclu le Directeur général.