Madagascar: Ambodizozoro-Ampitatafika - Un père de famille saute d'un pylône

Blaise Mahalamina est décédé après s'être jeté du haut d'un pylône électrique à flanc de colline, à Ambodizozoro-Ampitatafika. On ignore encore exactement la raison de ce geste désespéré.

UNE scène de suicide dont le fokonolona, les autorités et la gendarmerie ont été témoins, est difficile à imaginer. Cela s'est déroulé, mercredi, sur la pente d'une colline à Ambodizozoro, dans la commune d'Ampitatafika.

Blaise Patrice Mahalamina, 26 ans, marié et père d'un garçon de 3 ans, a perdu la vie après avoir chuté d'un pylône de haute tension de la Jirama, qui mesure une cinquantaine de mètres. Il s'agissait du frère cadet du journaliste de la chaîne nationale, Nathan Mahaiavy. Sa famille et le confrère lui-même l'ont souligné.

Il venait d'achever deux ans et demi de service national dans l'Armée, à Antsirabe. Il a obtenu un certificat de bonne conduite. En attendant son réengagement, il a trouvé un boulot d'agent de sécurité, à Ambatomirahavavy, grâce à son oncle. Il y travaille depuis deux semaines.

Mercredi était son jour de repos. D'habitude, il rentre avec son beau-frère, mais pas cette fois. Sa femme, Rahelisoa, rencontrée, hier, à leur domicile, à Miadamanjaka, dans le fokontany de Soavimbahoaka, de la même commune, explique qu'il n'y a eu aucune dispute entre eux, ce jour-là. Son mari était, cependant, taciturne.

En arrivant chez eux, il n'a touché ni à son petit-déjeuner ni au déjeuner. Il n'a parlé qu'à son fils, l'a dorloté. Il s'est changé pendant que sa femme se reposait sur le lit.

Ennuis

« Il a placé son vêtement et son portefeuille sous mon oreiller. Je lui ai juste rappelé qu'il ne devrait pas boire de l'alcool trop souvent... Il est parti à 13 heures», révèle Rahelisoa.

« Parfois, il dépose son sac et quitte la maison. Il n'exprime ses sentiments qu'après avoir bu.Je ne sais plus comment je dois faire pour qu'il se reprenne», s'épanche-t-elle.

Sa belle-famille, de son côté, a témoigné que son mari avait effectivement un problème. « Il m'a téléphoné, lundi matin, entre 5h30 et 6 heures. Il s'est confié à moi: Frère, j'ai des ennuis. J'ai surpris ma femme avec un autre homme. Je suis choqué. J'ai pris 300 000 ariary dans la maison et je t'enverrai cet argent. J'ignore ce que demain réserve », dévoile un autre frère de Nathan Mahaiavy.

Alors, mercredi, vers 13h30, le jeune père de famille en détresse est monté, inaperçu, sur le pylône. Perché au sommet, il a plusieurs fois bipé sa femme. « Je n'avais pas de crédit. Puis, nos voisins m'ont alertée. J'ai pris le portable de ma mère pour le joindre et le supplier de revenir sur terre. Il a refusé et m'a répondu : Je vais me suicider », relate Rahelisoa en pleurant.

René Rakotomalala, président du fokontany d'Ambodizozoro, a appelé la gendarmerie. Sur place, ils ont parlé doucement à l'homme hissé sur le pylône. Il y est resté coincé pendant deux heures et demie. « Il n'a rien dit. Puis, il a d'abord lâché son téléphone. Il a ensuite sauté», décrit l'autorité du village.

Blaise Mahalamina avait la poitrine et les pieds déchirés par les herses anti-escalade du pylône. Il a été emmené dans une clinique à Vontovorona. L'équipe médicale a annoncé son décès quelques minutes après son arrivée. Son corps sans vie sera transporté et inhumé à Vangaindrano.

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