Congo-Kinshasa: Au-delà des mesures annoncées pour contrer la vie chère - Le Gouvernement Suminwa engagé à promouvoir la production locale !

Suivant la Vision édictée par le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à travers ses six engagements prioritaires, pour ce second mandat, le Gouvernement Suminwa a manifestement décidé, cette fois-ci, de prendre le taureau par les cornes, en prêchant par les actes, pour apporter des réponses aux nombreuses attentes des populations.

Après l'annonce, en début de semaine, des mesures prises sur le plan économique pour contrer la vie chère, l'Exécutif Central a, une fois de plus, déballé hier, mercredi 14 août 2024, une série d'initiatives courageuses mises en oeuvre pour promouvoir la production locale en RD. Congo. Il l'a fait par l'entremise de Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, et Julien Paluku, Ministre du Commerce Extérieur, qui ont co-animé, en direct, depuis la Radiotélévision nationale congolaise, un briefing spécial en guise de redevabilité.

Des mesures de sauvegarde pour promouvoir la production locale

Durant plus d'une heure, les deux membres du Gouvernement ont passé en revue toutes les mesures d'ampleur dont les résultats devraient, très rapidement, contribuer à remettre le pays sur l'orbite en matière de commerce à l'échelle mondiale.

Mais, d'entrée de jeu, le Ministre Patrick Muyaya a évoqué ce qui sautait aux yeux comme un petit malaise entre la RDC et Zambie après que Lusaka a décidé, dernièrement, de fermer la frontière commune.

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«Vous avez suivi le week-end dernier la décision qui avait été prise par le Ministre du Commerce extérieur interdisant l'importation de certains produits venant de la Zambie notamment quelques boissons. Le Gouvernement zambien, en réaction, avait décidé de fermer unilatéralement la frontière entre la République démocratique du Congo et la République de la Zambie. Très rapidement, la question a été prise en charge le week-end...

Le Ministre Julien Paluku s'était rendu à Lubumbashi où son homologue zambien a fait le déplacement pour discuter. L'idée principale derrière la décision du Ministre du Commerce Extérieur était la nécessité de protéger la production locale », a souligné le Ministre Patrick Muyaya, qui plantait ainsi le décor dans le cadre de cet exercice de redevabilité.

Julien Paluku sur tous les fronts...

Julien Paluku, Ministre du Commerce Extérieur, est, pour sa part, revenu, dans ses propos, sur la même piste avec une série de précisions visant, justement, à renforcer la production au niveau interne.

Il a assuré que la frontière entre la RDC et la Zambie a été rouverte depuis mardi matin à la grande satisfaction des populations après que les deux parties ont, finalement, harmonisé les vues.

Selon lui, en effet, le Gouvernement de la République, sous la conduite de la Première Ministre Suminwa, s'est donné comme mission de créer les conditions adaptées qui puissent, effectivement, permettre aux congolais de tirer profit des atouts dont dispose le pays, par exemple, sur le plan de l'agriculture.

« Il est vrai que la RDC, par son Gouvernement, a pris des mesures de protection de la production locale tout simplement parce qu'il y avait des pratiques qui étaient illicites au niveau des pays voisins. Lorsque vous regardez la carte de l'Afrique, la RDC a neuf voisins.

Mais, lorsque vous regardez les voisins de voisins, ils sont au nombre de douze. Donc, dans le périmètre immédiat de la RDC, nous avons à peu près 21 pays qui ont l'ambition de commercer avec la République démocratique du Congo. Au-delà de ces 21 pays, il y en a d'autres qui sont un plus loin, mais qui veulent commercer avec la RDC. En fait, le Commerce international est régi par les Accords de l'OMC, créée en 1995. La RDC y a adhéré en 1997.

C'est cet accord qui définit les relations commerciales entre les Etats. Pourquoi l'accord a existé ? C'est parce qu'il s'est observé des pratiques qui étaient en train de tuer soit le commerce, soit la production dans d'autres Etats.

Voilà pourquoi, on a voulu réglementer le commerce entre les Etats. Cet accord définit, par exemple, la manière dont les marchandises peuvent entrer dans un autre pays, la manière dont un pays peut sauvegarder sa production lorsqu'il trouve qu'il est menacé », a explicité, dans son intervention, Julien Paluku Kahongya, l'actuel Ministre du Commerce Extérieur.

Ce qui s'est réellement passé entre la RDC et la Zambie

« Lorsqu'un Etat constate que sa production est menacée, il est en droit de prendre des mesures de sauvegarde. Avec des pays voisins, nous avons signé des accords commerciaux. Comme nous parlons de la Zambie, nous avons signé un accord commercial en 2015, qui définit en ses articles 7 et 8 les mesures de sauvegarde que chaque Etat doit prendre lorsqu'il constate que sa production intérieure est menacée.

Lorsque que nous avons pris ces mesures vis-à-vis des boissons, du ciment, des carreaux, la Zambie a constaté que nous mettons fin à la pratique qui consiste à venir prendre les devises chez nous pour fragiliser notre monnaie. C'est comme ça qu'en représailles, elle a fermé la frontière au motif qu'il y avait de l'insécurité à Kasumbalesa.

Tout de suite, nous avons échangé au téléphone avec notre collègue de la Zambie sur notre accord, qui stipule que lorsqu'un Etat prend des mesures de sauvegarde, le pays signataire de l'accord doit saisir soit par écrit, soit diplomatiquement l'Etat voisin pour protester contre la mesure prise. En ce moment-là, dans les trente jours, on organise un tête-à-tête pour que la partie qui a pris les mesures puisse s'expliquer. Lorsque nous nous sommes retrouvés effectivement à la demande de la Zambie, à Lubumbashi, j'ai dû expliquer tout ce processus...

Lorsqu'on a fait observer cela à la Zambie, elle a reconnu la précipitation avec laquelle elle a fermé sa frontière. Immédiatement, il (Ministre zambien du Commerce) a appelé les autorités zambiennes à Lusaka pour que la frontière soit ouverte le matin du mardi à 6h 45'. Voilà comment nous avons pu décanter la situation. Entre-temps, comme nous avions déjà pris des mesures, il y avait des containers qui étaient soit sur l'océan, soit sur la mer, soit sur la route.

Mais, ils étaient tous au niveau des frontières. Voilà pourquoi, nous avons accordé 30 jours à ces containers sous douane de devoir passer sous un régime exceptionnel. Pendant ces trente jours, nous allons mettre en place une Commission mixte qui va vérifier ce qu'on appelle les règles d'origine. En commerce international, lorsque vous signez un accord avec un pays, vous devez veiller sur les règles d'origine », a-t-il complété, à l'attention des professionnels des médias.

La Chine et les USA en attente des produits made in Congo

L'ancien Ministre de l'Industrie a saisi le moment pour lancer des signaux forts en termes des initiatives visées pour apporter des solutions aux problèmes des congolais.

«Au Commerce Extérieur, il a été adopté ce qu'on appelle la stratégie nationale de promotion des exportations. Nous avons listé 62 produits prioritaires qui font la beauté de la RDC et qui sont l'objet de l'échange avec le monde entier.

Avec les USA, nous avons listé 21 filières agricoles et 5 filières minières qui feront l'objet des échanges dans le cadre de l'AGOA. Les Gouverneurs essayent d'inciter les opérateurs économiques à s'investir dans ces filières pour les pousser à gagner ces marchés. Je vais me rendre en septembre en Chine pour signer un accord commercial. J'ai reçu en mon cabinet les opérateurs économiques qui sont venus me dire qu'ils ont besoin de 10 mille tonnes de piment.

J'en ai reçu d'autres quand j'étais en Chine, ils m'ont demandé 50 mille tonnes de piment. Ce sont des marchés que l'Etat cherche. L'Etat n'a pas vocation d'être commerçant. L'Etat crée le cadre pour faciliter le commerce de ses citoyens avec le monde. Bientôt, je vais me rendre à Londres pour que je négocie avec les britanniques. Ils ont besoin des pays avec lesquels ils vont commercer pour compenser ce qu'ils avaient dans le cadre de l'Union européenne », a affirmé, à haute et intelligible voix, le Ministre Julien Paluku.

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