Afrique Centrale: Cessez-le-feu - Félix Tshisekedi et João Lourenço pour le renforcement du mécanisme de vérification

Les Chefs d'Etat congolais et angolais ont noté la nécessité du renforcement du mécanisme de vérification du Cessez-le-feu en cours dans l'Est de la République démocratique du Congo, au cours d'un tête-à-tête, lundi, à la Cité de l'Union africaine à Kinshasa.

Félix Tshisekedi et João Lourenço se sont engagés à ce que le cessez-le-feu soit respecté et cela par tous.

« En ce qui concerne la supervision ou le monitoring du cessez-le-feu, les deux Chefs d'Etat ont réitéré la précision sur l'existence d'un mécanisme de vérification ad hoc mis en place, afin qu'il soit mieux outillé, pour remplir cette mission. Il y a un mécanisme de vérification ad hoc mis en place et qui sera renforcé pour qu'il soit mieux outillé afin de remplir correctement sa mission », a déclaré la ministre d'Etat congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Wagner Kayikwamba, au cours d'un point de presse animé conjointement avec son homologue angolais, Tete Antonio, après le tête-à-tête d'environ 40 minutes de deux Présidents.

« Les deux Chefs d'État ont salué l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 4 août dernier et les deux ont réaffirmé leur attachement ferme à ce que ce cessez-le-feu soit observé par toutes les parties signataires (...) Nous maintenons donc cette dynamique positive d'entrée en vigueur du cessez-le-feu depuis le 4 août, qui est également observé, hormis quelques cas d'exception qui ne sont pas restés inaperçus. Nous sommes quand même dans une dynamique encourageante », a-t-elle précisé.

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D'après Thérèse Wagner, le Président Félix Tshisekedi a réitéré ses remerciements et sa reconnaissance à l'endroit de son homologue angolais et médiateur du processus de Luanda, qui se mobilise depuis plusieurs mois, pour faciliter ce processus de paix entre les parties, le rassurant également de la disponibilité de son Gouvernement à participer aux prochaines étapes du processus de Luanda.

«Pour toutes les autres prévisions et efforts pour créer un environnement propices, et que la résolution durable du conflit soit maintenue, le Chef de l'Etat congolais a réitéré aussi la pleine disponibilité de son gouvernement de participer à toutes les prochaines étapes du processus de Luanda, sous les auspices du facilitateur João Lourenco », a-t-elle souligné.

« Ce qui convient de noter, c'est que nous travaillons dans le sens de consolider la paix. Ce n'est pas encore la fin, nous allons continuer à travailler, créant ainsi les conditions qui vont conduire à la pacification de l'Est de la RDC », a, pour sa part, rassuré le ministre angolais des Affaires étrangères, Tete Antonio, en réponse à une question sur le non-respect du cessez-le-feu par le Rwanda.

« Cette rencontre au sommet entre les présidents Tshisekedi et Lourenço intervient une semaine après la rencontre des responsables des services de sécurité de la RDC et du Rwanda ayant abouti à la décrétion d'un cessez-le-feu respecté par les FARDC mais boycotté par le M23, supplétif de l'armée rwandaise, RDF », d'après la Présidence congolaise.

Fragilité du cessez-le-feu

Le cessez-le-feu est entré en vigueur depuis le 4 août denier conformément aux engagements pris par les délégations congolaises et rwandaises au cours d'une rencontre formelle du 30 juillet dernier à Luanda, en Angola, sous la médiation du président João Lourenço.

Une photo de famille entre les deux Chefs d'Etat

La délégation congolaise à ses discussions était conduite par Thérèse Wagner Kayikwamba, ministre d'Etat des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie.

Cependant les autorités congolaises ont, à maintes reprises, dénoncé des cas de non observance de ce cessez-le-feu de la part de Kigali, comme dans ses habitudes. L'armée rwandaise et ses supplétifs terroristes du M23 poursuivent leur barbarie dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, dans l'Est du pays, en tuant notamment des populations civiles.

Cette attitude peu responsable du Rwanda à été également observée durant la période de trêve humanitaire que les deux États devraient observer sur demande des États-Unis d'Amérique.

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), restées en position d'alerte, ont plusieurs fois déjoué les attaques de leurs positions par l'armée rwandaise.

Cette situation dénote la fragilité de ce cessez-le-feu convenu, vu que la RDC continue de faire face à des attaques sur son territoire, malgré les efforts diplomatiques pour instaurer la paix.

A cet effet, le Président Félix Tshisekedi garde sa position ferme de n'engager aucune négociation avec les terroristes du M23/AFC de Corneille Nangaa.

« Jamais, au grand jamais tant que je serai président, j'aurai en face de moi le M23 ou l'AFC », avait-il déclaré lors d'une interview, pendant son séjour à Bruxelles, en Belgique.

Le Chef de l'Etat congolais est plutôt ouvert à une rencontre de discussions avec son voisin du Rwanda, non pour un « dialogue mais plutôt des pourparlers », afin que celui-ci lui donne les raisons des massacres des Congolais.

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