Depuis deux ans, le secteur des collectivités territoriales est perturbé au grand dam des usagers du service public administratif des mairies et Conseils départementaux. L'intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales (ISTCTS) qui persiste dans son mouvement d'humeur réclame une revalorisation des salaires.
En conférence de presse avant-hier, mercredi 14 août, le ministre des Collectivités territoriales et de l'Aménagement du territoire, Moussa Balla Fofana, a rappelé les travailleurs à l'ordre.
Entamé depuis 2022, le mouvement d'humeur de l'Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales (ISTCTS) a perduré avec le nouveau régime. Face à la presse avant-hier, mercredi 14 août, le ministre de l'Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l'Aménagement du territoire, Moussa Balla Fofana, a pourtant fait savoir que beaucoup des grévistes n'ont pas droit aux indemnités réclamées. Selon lui, « parmi les 16.000 agents recrutés par les collectivités territoriales, seuls 1073 agents font partie de la fonction publique et ont réellement droit à ces indemnités ».
Cependant, il a précisé que pour ces fonctionnaires, l'Etat est prêt à soutenir les mairies qui ont des difficultés pour le paiement des indemnités. Quant aux contractuels recrutés par les mairies, ils n'ont pas le droit de revendiquer l'indemnité jusqu'à paralyser le secteur, dira Moussa Balla Fofana. Il demande ainsi aux travailleurs de retrouver leurs postes. Non sans les menacer. « Nous demandons aux maires de faire respecter les contrats qui ont été signés, qui sont des contrats de droit privé et qui ne relèvent pas du tout d'un statut de fonctionnaire.
Nous ne voudrions pas qu'on en arrive à qualifier cela à des abandons de poste ou à des refus de travailler. Nous savons très bien jusqu'où ça pourrait nous mener et si on doit y arriver, on y arrivera. Il faut que les gens comprennent qu'on ne peut pas bâtir un pays sur les contrats qu'on signe et qu'on ne respecte pas, sur des indemnités qu'on revendique sans base légale », a déclaré Moussa Balla Fofana. Et d'ajouter : « Nous demandons aux maires de faire appliquer la loi et de rappeler aux travailleurs la légalité de leurs contrats. Cette fois-ci, il ne doit pas y avoir de service minimum. Le service minimum peut être compris pour les fonctionnaires, mais pour les autres travailleurs, nous attendons d'eux qu'ils respectent le temps de travail prévu dans leur contrat ».
Selon le ministre de l'Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l'Aménagement du territoire, les revendications des travailleurs des collectivités territoriales auront une incidence financière de 61 milliards de FCFA. « Ce qui est insoutenable pour le budget de l'Etat », a-t-il dit. Pour Moussa Balla Fofana, « le Gouvernement reste déterminé à trouver une solution juste et équitable aux préoccupations des fonctionnaires des collectivités territoriales tout en protégeant les intérêts de l'ensemble des citoyens ».
Le Gouvernement dit avoir déjà engagé plusieurs séries de discussions avec l'Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales et plusieurs propositions ont été mises sur la table. Il s'agit par exemple de l'amélioration des conditions de travail, de la révision du Code général des Collectivités territoriales, de la réalisation d'un audit social des Collectivités territoriales corrélé à un Plan social pour une rationalisation dans les collectivités en situation de sureffectif, entre autres.