Addis Ababa — La mise en oeuvre complète de la politique de réforme macroéconomique en Éthiopie est un changement important qui fera du pays une destination plus favorable aux investissements directs étrangers (IDE), a fait remarquer Hanna Arayaselassie, commissaire à l'investissement de l'Éthiopie.

Le gouvernement éthiopien a récemment annoncé qu'il s'était engagé dans la mise en oeuvre complète de la politique de réforme macroéconomique.

Dans un entretien exclusif avec ENA, la commissaire Hanna a déclaré que la politique de réforme macroéconomique constituait un changement majeur pour l'amélioration des investissements en Éthiopie.

Jusqu'à présent, le pays a obtenu de très bons résultats en matière d'attraction de l'IDE, a-t-elle déclaré, ajoutant que l'un des problèmes brûlants et des défis permanents en matière d'investissement était la pénurie de devises étrangères.

"Le flottement de la monnaie aura un très bon impact sur ce point. Lorsque les investisseurs considèrent l'Éthiopie comme une destination potentielle pour leurs investissements, l'un des principaux problèmes qu'ils soulèvent est désormais résolu."

En effet, lors des discussions précédentes avec les investisseurs, ces derniers avaient de sérieuses inquiétudes quant à l'accès aux devises étrangères, en termes d'approvisionnement en intrants, de rapatriement des bénéfices et de remboursement de leurs dettes étrangères, entre autres choses, a-t-elle déclaré.

"L'unification de ce régime de change répond désormais aux préoccupations des investisseurs existants, en particulier ceux qui sont engagés dans le commerce d'exportation, et des investisseurs potentiels qui s'intéressent à l'Éthiopie", a-t-elle expliqué.

La commissaire a ajouté qu'il s'agit d'un changement très important qui devrait "faire de l'Éthiopie une destination plus favorable pour les investissements directs étrangers".

En outre, elle a précisé que l'Éthiopie est l'un des pays les plus efficaces en termes d'attraction des IDE.

L'Éthiopie a attiré 3,82 milliards d'USD d'IDE dans divers secteurs au cours de l'année fiscale éthiopienne qui vient de s'achever.

La Commission éthiopienne d'investissement, en collaboration avec d'autres agences gouvernementales, s'est efforcée d'accroître le flux d'IDE, a-t-elle ajouté.

"Si l'on examine la répartition sectorielle au cours des cinq ou dix dernières années, on constate que la plupart de nos projets d'IDE concernent le secteur manufacturier. L'une des choses que nous cherchons à faire est de diversifier nos sources d'IDE".

Par exemple, au cours de l'année fiscale éthiopienne qui vient de s'achever, environ 80 % de tous les projets entrants concernaient le secteur manufacturier, ce qui est, bien sûr, tout à fait conforme à la politique du gouvernement visant à industrialiser le pays, a-t-elle ajouté.

Mais d'un autre côté, elle a rappelé que nous devons être attentifs à la diversification des secteurs.

Mme Hanna a indiqué que le secteur de l'énergie a été clairement identifié comme l'un des secteurs prioritaires ; notre travail de soutien et d'attraction des investissements dans ce secteur a été limité jusqu'à présent.

Mais à l'avenir, "nous nous efforçons d'aligner nos efforts afin d'accroître les investissements dans l'énergie, l'agriculture, le tourisme et d'autres secteurs".

S'exprimant sur les améliorations constantes apportées par le pays au climat d'investissement, M. Hanna a déclaré que l'ouverture récente de nouveaux secteurs, en particulier le secteur commercial, est un facteur clé de l'augmentation des investissements directs étrangers dans le pays.

"La nouvelle proclamation sur les zones économiques spéciales est également un autre facteur clé, car d'après notre expérience passée, les parcs industriels ou les zones économiques spéciales ont joué un rôle très important en tant qu'outil de promotion des investissements pour attirer les investissements, en particulier dans le secteur manufacturier.

Tous ces changements de politique devraient donc continuer à faire de l'Éthiopie une destination favorable aux IDE en Afrique.