Afrique Australe: La SADC en crise à Harare - Répression politique et sécheresse alimentaire

Ce samedi 17 août, Harare, au Zimbabwe, sera le théâtre du 44e sommet de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC). Cet événement se déroule alors que le pays est en proie à une répression politique accrue et à une crise alimentaire sévère, aggravée par les effets dévastateurs du phénomène climatique El Niño.

Le 44e sommet de la SADC se tient le 17 août à Harare, dans un contexte de grave instabilité au Zimbabwe, marqué par des arrestations politiques et des accusations de violations des droits humains. À l'approche de cet événement, des experts des Nations unies ont appelé à la libération de trois activistes des droits de l'Homme détenus à Harare, qui dénoncent des tortures et des mauvais traitements. Leur demande de libération sous caution a été rejetée par les autorités locales. En parallèle, Amnesty International signale que plus de 160 activistes ont été arrêtés depuis juin, les autorités craignant des perturbations lors des manifestations prévues.

L'organisation des avocats zimbabwéens pour les droits de l'Homme (ZLHR) a signalé de nouvelles arrestations à la veille du sommet. En dépit des appels à déplacer l'événement dans un autre pays en raison de ces violations, les États membres de la SADC ont décidé de maintenir le sommet à Harare. L'ANC sud-africain, en particulier, préfère soutenir la mise en place d'un dialogue national plutôt que de déplacer l'événement, en raison de ses liens étroits avec le parti d'Emmerson Mnangagwa. La SADC est également critiquée pour son insuffisante défense des libertés politiques et des droits démocratiques au sein de ses États membres, comme en témoigne la situation au royaume d'Eswatini.

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Sécheresse et droits des femmes : un double défi pour la SADC

En parallèle, les dirigeants de la SADC doivent faire face à une crise humanitaire majeure. La sécheresse sévère provoquée par El Niño affecte plus de 60 millions de personnes dans la région, selon l'ONU. Tayiona Sanangurai, de l'ONG ActionAid, alerte sur les répercussions de cette crise sur les droits des femmes. Il souligne que l'aggravation des difficultés économiques et sociales entraîne une hausse des risques de violence, d'exploitation et de marginalisation.

Certaines familles, qui n'ont plus de moyen de subsistance ni de revenu et qui ont vendu leur bétail, n'ont plus d'autre choix pour survivre que de marier leurs enfants à des personnes qui peuvent fournir de la nourriture. Tayiona Sanangurai, membre de l'ONG ActionAid

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