Les bois de vène, palissandre, santal et padouk, regroupés sous le terme « bois de rose », sont parmi les essences les plus prisées au monde. Leur bois, d'une grande qualité et d'une beauté rare, est particulièrement recherché en Chine pour la fabrication de meubles de luxe. Cette demande croissante a conduit à une surexploitation, notamment en Afrique, où ils sont désormais en danger.
La situation est critique. Selon l'Institut de recherche pour le développement (IRD), « les importations chinoises de bois de rose en provenance d'Afrique ont augmenté de 700% depuis 2010 ». Ce commerce, ajoute l'IRD, « pèserait même plus lourd que celui de l'ensemble des principaux produits qui font aussi l'objet de trafics lucratifs : l'ivoire d'éléphant, la corne de rhinocéros, les écailles de pangolin ou les ailerons de requin. » En l'espace de dix ans, l'Afrique est ainsi devenue le principal fournisseur de bois de rose pour l'Asie.
Cette ruée vers le bois de rose, qu'elle soit légale ou illégale, a des conséquences désastreuses : de plus en plus d'espèces d'arbres figurent désormais sur la liste des espèces menacées. Sans une régulation stricte de ce commerce, ces essences précieuses risquent de disparaître.
Renforcer la surveillance et la répression
Face à cette urgence, le « comité plantes » de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites) s'est réuni la semaine dernière à Genève pour émettre des recommandations. La Cites exige des États qu'ils prouvent que leurs populations de bois de rose sont suffisamment abondantes pour permettre une exploitation durable et qu'ils instaurent un système de traçabilité rigoureux pour lutter contre le commerce illégal.
Cependant, ces efforts risquent d'être entravés par la corruption endémique. De la Namibie au Mali en passant par Madagascar, des enquêtes menées par des journalistes et des ONG révèlent régulièrement l'implication de trafiquants, d'hommes d'affaires et de représentants des autorités dans ces trafics juteux de bois de rose. Ivonne Higuero, secrétaire générale de la Cites, souligne l'importance de renforcer les contrôles et la coopération internationale pour lutter efficacement contre ces pratiques.
Pour lutter efficacement contre le commerce illégal du bois de rose, il est crucial de renforcer les contrôles et d'assurer une traçabilité complète du moment où l'arbre est abattu jusqu'à son acquéreur final. La corruption et le manque de transparence restent les principaux obstacles à surmonter. Ivonne Higuero, secrétaire générale de la Cites