Congo-Kinshasa: Les déplacés de Kisangani veulent rentrer chez eux malgré l'aide du gouvernement

À Kisangani, dans le nord-est de la RDC, près de 5.000 déplacés du conflit communautaire Mbole Lengola ont reçu de l'aide du gouvernement congolais constitué des vivres et de matériel. Depuis novembre 2023, un conflit foncier entre les deux tribus a en effet provoqué des tueries et des déplacements des habitants de la commune de Lubunga, unique commune de Kisangani située sur la rive gauche du fleuve Congo. Dans les quatre camps des déplacés de Kisangani, la joie de recevoir de l'aide se mêle à l'envie de rentrer chez soi, surtout à l'approche de la rentrée scolaire.

Plus de 2 400 déplacés vivent dans un camp implanté dans la paroisse saint Gabriel à Kisangani, dans le nord-est de la RDC. À côté d'un abri de fortune, Rachel couvre la casserole de riz d'un sachet plastique sur un feu de bois. Elle apprécie l'aide du gouvernement, mais souhaite par-dessus tout rentrer chez elle.

« Oui, nous avons reçu de l'aide du gouvernement, nous disons merci, mais nous désirons rentrer là où nous habitons. Nous demandons une paix durable, aux autorités de prendre des mesures fortes ».

Les déplacés s'inquiètent pour leurs enfants

Dans un autre camp de déplacés, implanté dans la paroisse sainte Marthe dans la commune de Lubunga, 1 301 déplacés ont bénéficié de l'aide du gouvernement. Papy Bokindo père de 10 enfants, s'inquiète de leur avenir alors qu'ils ont déjà raté deux années scolaires.

« Nous remercions le chef de l'État. Pendant qu'on est ici au camp, de temps en temps, on reçoit de l'aide. Nous souhaitons qu'il nous ramène là où nous habitions. Ici cela fait deux ans que mes enfants n'étudient plus. Si nous rentrons chez nous, nous saurons comment aller au champ vendre nos récoltes afin de scolariser nos enfants ».

L'aide doit être mieux gérée par ses bénéficiaires

Le père Evariste Paluku, curé de la paroisse sainte Marthe, est un de gestionnaire de l'aide gouvernementale.

« La distribution se faisait selon qu'on vit dans le site des déplacés ou dans les familles d'accueil. C'est chacun qui gère sa part. Mais nous voudrions qu'ils gèrent ça intelligemment parce que ce n'est ne pas tous les jours qu'on reçoit ça ».

Depuis deux mois, un calme précaire est revenu dans la région. Le retour des déplacés dans certaines parties de la commune Lubunga n'est pas toujours pas envisagé.

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