Dakar — L'Office national de recouvrement des avoirs criminels (ONRAC) a procédé, samedi, à la vente aux enchères publiques de biens saisis ou confisqués dans le cadre de procédure pénale.
Il s'agit de la 5e édition du genre portant notamment sur la vente aux enchères de lots de véhicules, de motos, de matériels électroniques et électroménagers (ordinateurs, téléphones portables, frigos cuisinières) et de meubles, a constaté l'APS.
"L'objectif est de faire en sorte que pour tout ce qui concerne les infractions à profit où les délinquants cherchent à réaliser quelque chose, qu'on puisse identifier les biens provenant de cet enrichissement illicite, les saisir et les vendre afin que le crime ne paye pas", a déclaré le directeur général de l'Office national de recouvrement des avoirs criminels, Malick Lamotte.
Le magistrat a tenu à expliquer que ces biens mis en vente aux enchères "ont été saisis sur des personnes poursuivies, condamnées ou qui sont en procédure de poursuite".
"Pour éviter que ces biens ne perdent de la valeur, le produit de la vente sera déposé entre les mains de la Caisse de dépôt et de consignation, et dans l'avenir, s'il y a une décision de relax, de non-lieu ou d'acquittement, ils pourront effectivement recouvrer la contre-valeur des biens qui ont été saisis", a précisé M. Lamotte.
L'Office national de recouvrement des avoirs criminels a ainsi déposé auprès de la Caisse de dépôt et de consignation (CDC) la somme d'un milliard de FCFA, renseigne son directeur général, notant que cette somme concerne uniquement les biens qui ont fait l'objet de la vente lors des quatre éditions précédentes.
"Mais au total, si on y ajoute les saisies en numéraire et les autres saisies de confiscation, nous sommes à plus 4 milliards de CFA de dépôt", a encore relevé Malick Lamotte.
Il a souligné que "l'ONRAC est investi d'une "mission légale", consistant à procéder au recouvrement et à la vente des biens qui ont été saisis par les autorités judiciaires.
Venu représenter le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Tidiane Youm a indiqué que la mise en place de l'ONRAC "traduit la volonté politique du gouvernement de lutter au mieux contre la criminalité économique et financière".
De son point de vue, cette structure assure de "bonnes perspectives", aussi bien dans la dissuasion que dans la captation des avoirs issus d'activités criminelles.
"Face aux enjeux et à la complexité des nouvelles formes de criminalité, il était important que le Sénégal, à l'instar d'autres (...), se dote d'une structure nationale qui centralise la gestion et le recouvrement des avoirs criminels", a magnifié M. Youm.