Hier, vendredi 16 août, a eu lieu le lancement de la plateforme Déclaration médias du Sénégal. Comme son nom l'indique, elle devra permettre de recenser les médias du Sénégal. L'occasion a été pour le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, qui a présidé la cérémonie, de dénoncer la situation précaire des reporters mais aussi de faire la cartographie du secteur des médias.
Le gouvernement du Sénégal reste déterminé à encadrer et assainir le secteur de la presse. C'est dans ce cadre que le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall a lancé hier, vendredi 16 août, la plateforme Déclaration médias du Sénégal. L'objectif est de « faciliter l'identification des professionnels du secteur afin de mieux permettre à l'Etat de calibrer son intervention dans le cadre de la mise en œuvre de leurs droits et obligations ». « Je demande aux organes de presse de commencer à s'enrôler, car cette plateforme sera l'unique référentiel où les entreprises de presse peuvent se faire reconnaître par l'Etat du Sénégal », a déclaré Alioune Sall.
En effet, mardi dernier, le Conseil des distributeurs et éditeurs de presse (Cdeps) avait décrété une « journée sans presse » au Sénégal qui a été largement suivie, selon le patronat. Il protestait contre certaines mesures prises par le gouvernement à l'endroit des entreprises de presse telles que le « harcèlement fiscal ». Toutefois, selon le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, « l'Etat du Sénégal n'a aucun problème avec les entreprises de médias ». « L'Etat du Sénégal, à travers le ministère de la Communication, n'a aucun problème avec les entreprises de médias au Sénégal. Je veux que ça soit clair, l'Etat du Sénégal n'a pas de problème avec le secteur de la presse », a dit Alioune Sall.
Allant plus loin, il dira : « On ne peut pas dire que l'Etat n'a pas fait ceci ou cela, alors qu'on sait que le nœud du problème n'est pas un problème lié au secteur de la communication. On parle quand même d'un secteur qui a un problème avec le fisc, ça n'a rien à voir avec la communication ». Il invite ainsi les acteurs des médias autour de la table. Sur la situation précaire des jeunes reporters, Alioune Sall révèle que « 61,04% des travailleurs n'ont pas de contrat, ils exercent donc en toute illégalité ». Pis, 80% de ces travailleurs ne bénéficient d'aucune couverture sanitaire. Des informations qui lui ont été fournies par la Convention des jeunes reporters lors d'une rencontre. C'est pourquoi, selon Alioune Sall, cette situation méritait plus une journée sans presse que l'affaire du fisc.
50 journaux, 150 sites Internet, 300 radios et 35 Télévisions
La cartographie du secteur des médias dans le pays après un audit a été révélée lors du lancement de la plateforme Déclaration médias du Sénégal. « L'audit a révélé l'existence de 50 organes de presse écrite (Quotidiens, hebdos et mensuels), 150 de presse en ligne, 300 radios (privées, communautaires et commerciales et 50 chaines de Tv, TNT gratuites», a dit le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. « Selon la loi, toutes les structures audiovisuelles (radios & TV), doivent, pour être en conformité, disposer d'une autorisation délivrée par le ministre chargé de la Communication. A ce jour, aucune structure n'en dispose, d'où la nécessité d'une régularisation », lit-on dans le dossier de presse.