Congo-Brazzaville: Le déficit d'enseignants et la pléthore d'élèves - Un casse-tête pour les pouvoirs publics

Les normes standards et aussi celles exigées par l'Institut national de recherche et d'actions pédagogiques recommandent qu'une classe pédagogique ne peut pas dépasser un effectif de 40 à 50 élèves. Mais c'est tout à fait le contraire sur le terrain. Dans certains établissements scolaires, un seul enseignant est contraint de prendre tout le cycle primaire par manque de personnel. C'est sans nul doute un paramètre qui expliquerait les mauvais résultats aux examens d'Etat.

La question de la pléthore des effectifs et le manque criant des enseignants deviennent une épine sous le pied des pouvoirs publics. Cela est vécu dans tous les deux sous-secteurs de l'enseignement public, notamment l'enseignement général et l'enseignement technique.

A Pointe-Noire, par exemple, un directeur des études d'un lycée affirme : « Nous n'établissons même plus les bulletins de notes des élèves parce qu'ils sont en nombre débordant. Nous ne pouvons le faire qu'à la demande d'un parent s'il le veut bien ». Des propos difficiles à avaler tenus par un responsable de son rang même si nous reconnaissons que le personnel éducatif a du pain sur la planche. Qu'à cela ne tienne, nombreuses sont des classes pédagogiques dont les enseignants ne connaissent pas leurs élèves. Les appels pour le contrôle des présences ont disparu, et le faire ce serait perdre tout le temps des cours.

La question du déficit des enseignants est soulevée presque chaque année mais elle s'éternise. A titre d'exemple, dans des localités comme Bouanéla dans la Likouala, Kana dans les Plateaux, Ikémou dans la Cuvette, Mvouti dans le Kouilou, le problème du manque d'enseignants se pose toujours. Comment comprendre qu'une classe d'examen puisse manquer un professeur titulaire soit de sciences-physiques, soit d'histoire-géographie ? Cette triste réalité devient très gênante. A quoi donc peut-on s'attendre lors des délibérations des examens d'Etat ?

Quel est réellement le travail des inspecteurs pédagogiques ou des équipes pédagogiques de maîtrise quand ils n'arrivent pas à prendre à-bras-le corps ces situations pour en trouver des solutions idoines?

Ce billet d'humeur se veut une interpellation des pouvoirs publics sur cette sempiternelle question des effectifs trop élevés dans les classes pédagogiques et du manque criant d'enseignants dans certains établissements. Si des remèdes pédagogiques rigoureux ne sont pas trouvés, des départements entiers continueront d'en souffrir.

Affaire à suivre !

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